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Le Québécois Charles-Andreas Brym s’impose ici et ailleurs

durée 09h12
19 août 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2022

MONTRÉAL — Si le nom du Québécois Charles-Andreas Brym ne résonne pas trop au Canada, il retentira désormais dans les stades de l’un des championnats les plus prestigieux de la planète et, potentiellement, à la Coupe du monde.

Cette montée en puissance du Saguenéen s’est matérialisée en mai, lorsque Brym a quitté son équipe de deuxième division néerlandaise et s’est entendu sur les modalités d’un pacte de trois ans avec le Sparta Rotterdam, formation de première division du même pays.

Un peu plus tôt lors de la dernière campagne, Brym s’est également taillé une place avec la formation canadienne et a été envoyé dans la mêlée lors de quelques matchs de qualification de la Coupe du monde de 2022, au Qatar.

Toutefois, Brym ne se leurre pas: changer d’équipe à l’aube de la Coupe du monde, qui s’entamera dans près de trois mois, peut avoir une incidence sur ses chances d’être sélectionné.

«Lorsque j’ai été sélectionné, plusieurs autres joueurs n’ont pas été choisis parce qu’ils étaient impliqués dans des transferts plus compliqués ou ils n’obtenaient pas de minutes avec leur club», a-t-il fait remarquer lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne.

«Ça va être une question de rester en forme et d’avoir du temps de jeu. Donc il faut que je me concentre à bien jouer avec mon équipe pour garder toutes les chances de mon côté.»

Dès la fin novembre, l’équipe masculine du Canada prendra part au deuxième Mondial de son histoire et un premier depuis 1986. Il ne reste que deux matchs préparatoires pour le Canada avant le Mondial. Des duels contre le Qatar et l’Uruguay sont prévus à la fin septembre afin de se préparer pour la grande messe du soccer.

Si Brym a été contacté par l’entraîneur-chef du Canada, John Herdman, pour discuter d’une possible sélection pour la Coupe du monde, il ne veut rien laisser au hasard.

«On ne va pas se mentir, l’objectif de Charles et moi était qu’il soit pris en compte par la sélection canadienne pour la Coupe du monde, a expliqué l’agent de Brym, Zénon Mélon à propos du transfert de son client. Donc oui, on s’est dit, en choisissant cette équipe: 'est-ce que j’ai plus de chances d’être sélectionné ici que dans un autre club.'»

Ce n'est cependant pas le seul paramètre qui a été pris en considération. En fait, Brym et son agent ont identifié un autre facteur clé qui a pesé dans la balance.

«Charles a les qualités pour s’imposer n’importe où, il doit juste se sentir bien. C’est son élément principal», a admis Mélon, qui représente Brym depuis l’an dernier.

Pour s’assurer que c’était le cas, Charles a discuté avec pratiquement tous les entraîneurs et les dirigeants des clubs qui voulaient mettre le grappin sur le polyvalent attaquant.

Mélon a expliqué que même si son client a reçu «plusieurs offres», dont certaines d'équipes qualifiées pour le Coupe d’Europe — compétition de clubs du Vieux Continent —, le championnat néerlandais partait avec une longueur d’avance.

Et même s'il est trop tôt pour rendre un verdict, Brym et Mélon sont plus que satisfaits de la destination.

«On croit qu’en allant au Sparta, il a le plus de chances de s’éclater! Le football, ça reste quand même du plaisir», a lancé Mélon.

Question d'adaptation

Malgré qu’il reste aux Pays-Bas, la transition entre la deuxième et la première division n’est pas forcément simple. Néanmoins, Brym n'est pas intimidé d’affronter de prestigieux clubs comme l'Ajax d’Amsterdam et le PSV Eindhoven.

«Je vais essayer de jouer mon football et on va voir si c’est compatible avec la première division, mais je crois que ça va être le cas sinon je n’aurais pas décidé de changer d’équipe. On verra au fil de la saison, mais je suis confiant de pouvoir m’adapter à ce championnat», a mentionné Brym.

Maintenant membre du plus vieux club professionnel des Pays-Bas, fondé en 1888, Brym n’est pas étranger à la notion de devoir faire sa marque rapidement dans un nouvel environnement.

L’attaquant de 24 ans a quitté le Québec à 15 ans pour poursuivre son rêve d’évoluer dans les ligues de soccer européennes. Loin des projecteurs du Québec, il a évolué au Portugal, en France et en Belgique avant d’aboutir aux Pays-Bas.

«C’est mon bagage personnel. Bien sûr que j’en retire du positif (d’avoir quitté le Québec aussi tôt). Ça m’a fait maturer», a analysé le joueur qui a obtenu huit buts et une passe décisive en 26 matchs de championnat l’an dernier.

Le Sparta a laissé Brym sur le banc lors de son premier match de la campagne, mais le Québécois a foulé le terrain lors de la deuxième rencontre de la saison. Dimanche, contre l'AZ Alkmaar, il a obtenu 13 minutes de jeu.

Lucide, le Québécois refuse de trop se projeter dans l’avenir et se concentre uniquement sur ses objectifs à court terme.

«Je dois surtout rester à l’abri des blessures et rester disponible pour l’équipe nationale. Et je dois connaître un bon début de saison», a noté le natif de Colombes, en France.

Connaissant la recette gagnante et ayant tous les ingrédients pour réussir, le nomade est en voie de faire tranquillement, mais sûrement, sa niche dans une nouvelle formation. Pour une énième fois.

Justin Vézina, La Presse Canadienne