Le soutien à l'Ukraine ne déclinera pas, assure Ottawa, en réponse à un sondage
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Des ministres fédéraux ont tour à tour réaffirmé mardi l'appui du Canada à l'Ukraine, alors que les résultats d'un sondage pointent vers une montée, au sein de la population, du sentiment que le gouvernement en fait trop.
«Je pense que les Ukrainiens savent qu’ils peuvent compter sur le Canada et les Canadiens savent très bien que les Ukrainiens se battent pour leur liberté, mais également la nôtre», a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, en se rendant à une réunion du cabinet.
À son avis, l'appui à l'aide envoyée par le Canada n'est pas «en chute libre», a-t-elle dit en reprenant l'expression employée par un journaliste au cours de la mêlée de presse.
«Je pense que les Canadiens, aussi, savent très bien que le Canada sera toujours là, autant qu’il le faudra», a dit Mme Joly.
Son collègue Marc Miller a renchéri que «les Canadiens s'attendent à ce (qu'Ottawa) garde une main ferme là dessus». «Le soutien de notre gouvernement ne faiblira pas», a-t-il ajouté.
En matinée, l'Institut Angus Reid signalait que, selon un récent coup de sonde, 25 % des Canadiens sont d'avis que le Canada offre un trop grand soutien à l'Ukraine, qui fait face, depuis environ deux ans, à l'invasion russe.
Selon la maison de sondage, la proportion s'élevait plutôt à 13 % en mai 2022 et à 17 % en février 2023.
Un peu plus de 1600 Canadiens membres du forum Angus Reid ont été sondés en ligne à la fin janvier. Si l'échantillon avait été probabiliste, la marge d'erreur aurait été de plus ou moins 2 %, 19 fois sur 20, a-t-on soutenu.
Le sondage attribue largement la baisse d'appui dans la population canadienne aux électeurs conservateurs. Selon les résultats publiés, 43 % des répondants qui estiment que le Canada en fait trop sont des électeurs conservateurs, contre 10 % pour les sympathisants libéraux et 12 % pour ceux du Nouveau Parti démocratique.
Le leader en Chambre des libéraux, Steven MacKinnon, croit qu'il y a un lien à faire entre ces résultats et la décision des troupes de Pierre Poilievre de s'opposer à un projet de loi sur l'accord de libre-échange avec l'Ukraine.
«Quand M. Poilievre montre un leadership défaillant face à un tel impératif moral, vous pouvez évidemment vous attendre à ce que ceux qui le suivent commenceront à faiblir aussi», a-t-il lancé en mêlée de presse.
Les conservateurs se sont opposés à la pièce législative au moment de la deuxième lecture, en novembre. Ils ont affirmé qu'ils ne rejetaient pas l’idée centrale du projet de loi, soit celle de moderniser l’accord avec l’Ukraine. Toutefois, ils ont dit en avoir contre libellé de l'accord, qui stipule que les deux pays vont «promouvoir la tarification du carbone».
Un vote en troisième lecture sur le même projet de loi doit survenir mardi après-midi en Chambre.
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne