Le sprinteur Andre de Grasse sera décoré de l'Ordre du Canada

OTTAWA — C'est l’athlète olympique d’été canadien le plus décoré chez les hommes, et la collection du sprinteur Andre de Grasse continue de prendre de l'ampleur alors qu'il sera décoré de l'Ordre du Canada, la plus haute distinction honorifique au pays.

«Andre de Grasse, sept fois médaillé olympique, est entré dans l'histoire aux Jeux olympiques de Rio 2016 en devenant le premier canadien à remporter une médaille dans les trois épreuves de sprint», est-il indiqué dans la notice de sa nomination. Il a répété l'exploit quatre ans plus tard à Tokyo et a ajouté une médaille à Paris, l'an dernier.

Le sprinteur est au nombre des 80 personnes de divers secteurs de la société nouvellement investies au sein de l'Ordre, un honneur qui vise à souligner une «contribution extraordinaire et durable» au Canada.

«L’Ordre du Canada contribue à renforcer un sentiment de fierté et de cohésion dans notre pays», a écrit la gouverneure générale Mary Simon, dans un communiqué.

Parmi les nominations annoncées mercredi se trouvent les anciens juges de la Cour suprême du Canada Rosalie Abella et Michael Moldaver, le directeur du Conseil des arts du Canada, Simon Brault, et l'ancienne greffière du Conseil privé Janice Charette.

L'ancien juge en chef du Manitoba Richard Chartier est l'un des deux militants pour les droits linguistiques qui sont également décorés. La notice souligne qu'il a «défendu les procédures bilingues et le renouveau institutionnel».

L'autre est le président de la commission scolaire Central Québec, Jean Robert, qui est également à la tête de la Commission des champs de bataille nationaux. «Il a favorisé l'accès à l'éducation et aux soins de santé, défendu le bilinguisme et joué un rôle dans le renforcement des institutions anglophones», est-il indiqué.

Donald Trump?

En réponse à des questions de La Presse Canadienne, le bureau de la gouverneure générale a refusé de préciser si elle a reçu des candidatures – et combien – pour décorer le président des États-Unis, Donald Trump, une idée plusieurs fois évoquée à la blague par l'ancien premier ministre du Canada Jean Chrétien.

Avec sa guerre tarifaire, M. Trump a uni les Canadiens «comme quiconque jusqu'ici», avait-il notamment lancé lors du congrès libéral en mars dernier, provoquant immédiatement des rires et des applaudissements de la foule.

Il est à noter que les non-Canadiens sont admissibles à une nomination honorifique à l'Ordre si leurs contributions ont «profité ou fait honneur» aux Canadiens ou au Canada.

M. Chrétien, qui répétait sa blague dans une entrevue télévisée à Radio-Canada en décembre, précise désormais que le projet serait voué à l'échec, vu que «quelqu'un qui a un dossier criminel» ne peut se voir décerner cette distinction.

Or, vérification faite, les critères d'admissibilité à l'Ordre du Canada ne mentionnent pas l'enjeu des antécédents criminels.

Une condamnation au criminel fait cependant partie des motifs pour lesquels une nomination peut être révoquée, a précisé Marilyne Guèvremont, une porte-parole de la gouverneure générale.

Michel Saba, La Presse Canadienne