Le syndicat dénonce la demande d'intervention de DHL pour la grève


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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Unifor a envoyé cette semaine une lettre au premier ministre Mark Carney et à la ministre de l'Emploi, Patty Hadju, dénonçant la demande d'intervention de l'entreprise de livraison DHL dans une grève.
Cette demande a été formulée par DHL dans une lettre la semaine dernière, partagée sur le site web du syndicat.
La lettre indiquait que la modification de la législation fédérale du travail, qui entrera en vigueur le 20 juin et interdisant le recours aux travailleurs de remplacement pendant les grèves, menace de «gravement miner» les capacités opérationnelles de DHL.
L'entreprise a avancé que la cessation de ses activités entraînerait la perte d'environ 2800 emplois et a demandé au gouvernement d'intervenir pour permettre à DHL Express de poursuivre ses activités pendant les négociations avec le syndicat.
La lettre indiquait que l'entreprise avait constaté des «interventions similaires» lors de la grève en cours à Postes Canada et qu'elle estimait que de telles mesures étaient justifiées dans son cas, étant donné qu'elle fournit des «services logistiques essentiels aux Canadiens».
La présidente nationale d'Unifor, Lana Payne, a soutenu dans la lettre adressée à M. Carney que DHL avait mis ses travailleurs en lock-out et avait forcé les membres à réagir par la grève.
Elle a souligné que l'entreprise demandait un «passe-droit» pour éviter d'avoir à se conformer à la loi anti-briseurs de grève, ce qui crée un «dangereux précédent».
Elle a ajouté que le recours à des «briseurs de grève» prolongerait les conflits, contribuerait à exacerber les tensions sur les lignes de piquetage, compromettrait la sécurité au travail et dissuaderait «les employeurs de négocier et de conclure des ententes équitables».
Les deux parties étant dans l'impasse, DHL Express Canada a annoncé la cessation de ses activités dans tout le pays.
DHL a fait part de l'interruption des livraisons de colis à compter du 20 juin, jour de l'entrée en vigueur de la loi fédérale interdisant le recours aux travailleurs de remplacement.
La fermeture imminente aggrave la crise du travail sur le marché de la livraison, alors que Postes Canada est toujours en conflit avec 55 000 travailleurs dans un contexte de négociations tendues et d'interdiction des heures supplémentaires imposée par le syndicat le mois dernier.
Unifor représente plus de 2000 chauffeurs routiers, coursiers et employés d'entrepôt et de centres d'appels de DHL partout au Canada.
— Avec des informations de Christopher Reynolds
Catherine Morrison, La Presse Canadienne