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«Le web ne fait pas mal à la loterie», dit le PDG de Loto-Québec

durée 15h00
17 décembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — La croissance du jeu en ligne chez Loto-Québec ne cannibalise pas son secteur des loteries dans les points de vente, selon le PDG.

L'attrait pour le site web de la société d'État continue de grandir. Sa croissance globale est autour de 17 % par rapport à l'an dernier, a indiqué le président et chef de la direction de Loto-Québec, Jean-François Bergeron, en entrevue.

«On connaît une très bonne croissance au Québec quand on se compare à d'autres juridictions», a-t-il dit mercredi dans le cadre de la publication des plus récents financiers de l'organisation.

M. Bergeron mentionne que cette tendance sur le web ne se fait pas au détriment de la vente de loteries en magasin.

La plateforme numérique attire davantage une clientèle «d'acheteurs de loteries occasionnels», avance le PDG.

«Par exemple, quand on atteint des montants beaucoup plus intéressants lors d'un tirage, 50 millions $ et plus, on voit une augmentation de la fréquentation et de l'achat web pour participer à de gros lots», explique M. Bergeron.

«Mais il n'y a pas de cannibalisation, poursuit-il. Ce qu'on pourrait perdre sur l'achat à un point de vente terrestre, on le regagne en ligne.»

La vente de loteries est plutôt «dans une trajectoire de stabilisation», avec «une faible croissance année après année», expose le patron de Loto-Québec.

«Mais il n'y a pas d'offre additionnelle non plus. Alors, nous, on se maintient. C'est un produit qui est encore extrêmement attrayant. On est dans plus de 70 % des foyers au Québec. (...) Le web ne fait pas mal à la loterie», affirme M. Bergeron.

Il constate néanmoins que la moyenne d'âge est plus élevée pour les billets de loto et à gratter vendus dans les différents points de service, tandis que les jeunes adultes consomment davantage l'offre en ligne.

Le PDG associe ce phénomène au fait que Loto-Québec semble moins se retrouver sur le parcours de cette jeune clientèle, notamment en raison de l'électrification des transports, qui peut affecter la fréquentation des dépanneurs, par exemple.

Fréquentation des jeunes dans les casinos

Les jeunes générations sont toutefois bien au rendez-vous dans les différents établissements de Loto-Québec, comme les casinos et salons de jeux, mentionne M. Bergeron.

Il estime que les sites de la société d'État sont devenus pour cette clientèle une «alternative interessante» pour célébrer.

«Dans nos établissements le jeudi, le vendredi et le samedi, on voit la clientèle beaucoup plus jeune. Ils viennent en groupe. Ils se mettent à plusieurs sur une position de jeu, puis ils jouent à plusieurs», détaille M. Bergeron, s'appuyant aussi sur des sondages pour parler de cette tendance.

Selon lui, l'offre complémentaire aux jeux de hasard dans ces établissements, notamment sur les plans de l'animation et alimentaire, séduit les plus jeunes.

Par ailleurs, la société d'État poursuit l'expansion de son réseau de salons de jeux. Loto-Québec a annoncé au début du mois son intention d'en ouvrir un quatrième à Saguenay, pendant que la première pelletée de terre pour un troisième projet de ce genre a eu lieu cet automne à Rimouski.

Résultats du premier semestre

Loto-Québec a présenté mercredi les résultats financiers du premier semestre de son exercice financier.

Pour la période allant du 1er avril au 29 septembre, la société a affiché des revenus en hausse de 1,8 % pour atteindre 1,532 milliard $ par rapport à pareille date l'an dernier.

Le résultat net consolidé a, pour sa part, connu une légère augmentation de 0,8 % pour s'établir à 777,5 millions $.

Cette performance est «légèrement au-dessus de nos cibles», a évoqué M. Bergeron.

«Avoir une trajectoire de croissance et de la conserver, pour nous, c'est très bon», a commenté le PDG, satisfait des résultats dans un contexte économique où le dollar discrétionnaire des consommateurs demeure sous pression.

Si on s'attarde seulement au deuxième trimestre, soit les mois de juillet, août et septembre, les revenus et le résultat net connaissent des baisses autour de 6 % par rapport à l'an dernier.

Cet écart est attribué au fait que le deuxième trimestre de 2025 comptait sept jours de moins que celui de l'année précédente, a pointé M. Bergeron.

Loto-Québec rapporte également avoir fait 70 nouveaux millionnaires depuis le début de son exercice financier en cours, pour un montant total remis de près de 973 millions $.

Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne