Legault veut des «zones d'attente» pour les demandeurs d'asile comme en France
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Par La Presse Canadienne, 2024
PARIS — De passage en France, le premier ministre du Québec, François Legault, a confirmé que son gouvernement a demandé à Ottawa d'instaurer des «zones d'attente» pour les demandeurs d'asile comme il se fait dans l'Hexagone.
«Une zone d'attente, effectivement, ça peut être à l'aéroport. Il peut aussi y avoir, pis ça existe en partie en France, où on redirige les immigrants à d'autres endroits. Nous, ce qu'on a demandé à Ottawa c'est: “inspirez-vous donc, entre autres, de la France”», a-t-il déclaré mardi à Paris lors d'une mêlée de presse au début de sa visite.
Ces zones pourraient être près d'un aéroport, mais pourquoi pas, évoque M. Legault, ailleurs au pays.
«Ce qu'on demande au gouvernement fédéral, c'est de mieux répartir les demandeurs d'asile, parce qu'actuellement il y en a au Québec 45 % du total canadien alors que le Québec représente 22 % de la population canadienne. Donc est-ce qu'on peut penser avoir des zones d'attente qui sont dans d'autres provinces», a-t-il dit.
En France, un étranger arrivant par bateau, train ou avion peut être placé en zone d'attente à la frontière s'il demande l'asile, si l'entrée lui est refusée ou si l'embarquement vers le pays de destination finale lui a été refusé.
La semaine dernière, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a vigoureusement critiqué M. Legault sur le terrain de l'immigration, l'accusant carrément de répandre des faussetés et de tarder à présenter un plan à Ottawa. Et il l'a fait, de surcroît, devant le président français Emmanuel Macron.
Réagissant pour la première fois, le premier ministre Legault s'est défendu de ne pas agir, révélant au passage que c'est cette semaine qu'il entend déposer un projet de loi visant à établir un maximum d'étudiants étrangers qu'accueillera le Québec. Ils sont actuellement 120 000.
Quant à l'impact que cela aura sur les établissements scolaires, M. Legault a précisé que l'analyse est toujours en cours, et a précisé que les maximums par établissements n'ont pas encore été déterminés.
«Donc nous, on agit sur le bout qu'on contrôle, mais M. Trudeau, pour l'instant, on est obligé de dire: on est encore au même nombre», a-t-il lancé.
M. Legault a réitéré que le Québec n'a de contrôle que sur 180 000 des 600 000 immigrants temporaires que reçoit la province. Cette proportion se compose d'environ 60 000 immigrants économiques et de 120 000 étudiants étrangers.
Or, avait insisté le premier ministre Trudeau, Ottawa a pris de nombreuses actions pour réduire l'immigration temporaire au pays, notamment de réimposer des visas pour les voyageurs mexicains et ajouter des critères d'admission de travailleurs temporaires dans le but de réduire leur nombre.
Michel Saba, La Presse Canadienne