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Les admirateurs du Grand Prix de Montréal doivent payer le prix fort pour se loger

durée 11h42
12 juin 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

5 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTREAL — Venir vivre cette fin de semaine le Grand prix de formule 1 dans la métropole québécoise n'est pas pour toutes les bourses, car les tarifs exigés demandent un certain sacrifice financier pour les passionnés.

Le Grand Prix est le plus grand événement touristique de Montréal. Selon le directeur général de Tourisme Montréal, il devrait attirer quelque 350 000 visiteurs et générer 162 millions $ pour la ville.

Yves Lalumière estime que le prix moyen d'une chambre d'hôtel pendant le week-end du Grand Prix est de 600 $ à 800 $ la nuit.

Travailleuse de la santé de la région d'Halifax, Paula Wadden est une grande admiratrice de Formule 1. Pour elle, regarder le Grand Prix de Montréal coûte cher.

L'hôtel montréalais où elle passe la première partie de la semaine double son prix pour la fin de semaine. Elle la passera plutôt dans un hôtel en périphérie, près de l'aéroport, pour environ 600 $ la nuit.

«Les [prix des] billets sont corrects, c'est l'hébergement et les moyens qui deviennent chers, a-t-elle déploré mardi dans le Vieux-Montréal. Je ne sais pas comment le citoyen moyen peut se le permettre.»

Mme Wadden a indiqué que le voyage, qu'elle effectue avec sa fille et le conjoint de celle-ci, coûtera entre 6000 $ et 7000 $. Et ce, malgré le changement d'hôtel et la décision d'économiser en parcourant les 12 heures de route depuis Halifax plutôt que de prendre l'avion.

En cherchant des hôtels en ligne, elle a constaté des prix encore plus exorbitants, allant de 1200 $ à plus de 2000 $ la nuit, ainsi que des hébergements Airbnb à 4000 $ la nuit.

Pour autant, selon Yves Lalumière, certains PDG fortunés peuvent même payer 8000 $ pour une suite.

«Les prix cette année vont probablement se stabiliser, avec peut-être une augmentation de 2 à 3 % par rapport à l'année précédente, a soutenu le directeur général de Tourisme Montréal en entrevue. Mais ces cinq dernières années, j'ai constaté une augmentation d'année en année, et une augmentation substantielle.»

Un public de plus en plus large

Un forfait pour les trois jours de course commence à 360 $, selon le site web du Grand Prix du Canada, mais les admirateurs aisés peuvent payer beaucoup plus cher. Les forfaits avec avantages, tels que le service de conciergerie VIP, les réservations dans des restaurants et des soirées populaires ainsi que l'accès à des zones comme les stands et les paddocks, peuvent coûter des dizaines de milliers de dollars.

Cependant, M. Lalumière a souligné que la ville propose également de nombreuses animations gratuites, notamment une fête du Grand Prix sur la rue Crescent. Il a également ajouté que les prix des chambres d'hôtel restent «très compétitifs», surtout pour ceux qui paient en dollars américains ou en euros.

Par ailleurs, le public est non seulement en augmentation, mais aussi en diversification, a-t-il ajouté.

«Je pense que la F1 a fait un excellent travail de promotion médiatique, a confié M. Lalumière. Et, par conséquent, la course attire désormais beaucoup plus de femmes et de jeunes.»

Mardi, des banderoles à carreaux noirs et blancs flottaient déjà sur la rue Saint-Paul, dans le Vieux-Montréal, tandis que les touristes faisaient la queue pour photographier une Formule 1 exposée devant Fanabox, la boutique de Max Bitton, spécialisée dans la course automobile. M. Bitton a expliqué avoir fait venir cette voiture comme un cadeau aux admirateurs après le Grand Prix de l'année dernière, marqué par des incidents sur et hors piste qui ont laissé un goût amer à certains.

Ces problèmes comprenaient des embouteillages, des inondations dues à la pluie, des supporters exclus d'une séance d'essais, qu'ils croyaient annulée, et l'ordre donné aux restaurants de fermer soudainement leurs terrasses lors d'une des soirées les plus achalandées de l'année. «J'essaie de donner en retour, car l'année dernière a été très difficile», a confié M. Bitton.

Si les admirateurs du Grand Prix sont généralement aisés, le commerçant s'inquiète également de la hausse des prix. Surtout depuis que la Ville a imposé de nouvelles règles plus strictes sur les locations à court terme pour les résidences principales. L'année prochaine, le Grand Prix se tiendra du 22 au 24 mai, soit en dehors de la période de juin à septembre où les locations de résidences principales sont autorisées.

«Beaucoup d’admirateurs aiment venir ici pour le patrimoine et ils adorent cet endroit, a expliqué Max Bitton. Ils sont prêts à payer plus, mais à un moment donné, cela n'a plus de sens.»

Un voyage cher qui en vaut la peine

Dans sa boutique, les touristes ont déclaré que la participation au Grand Prix était coûteuse, mais qu'elle en valait la peine.

Max Harrison, originaire de Bournemouth, dans le sud de l'Angleterre, a déclaré avoir réussi à trouver une place dans une auberge de jeunesse pour environ 40 $ la nuit en début de semaine. Pour le week-end de course, il dépense 200 $ la nuit pour séjourner dans une chambre sur Airbnb partagée avec plusieurs autres personnes. «C'est un peu excessif, on voit bien qu'ils ont augmenté les prix», a-t-il dit.

Il pense que la série Netflix «Formula 1: Pilotes de leur destin» a attiré de nouveaux admirateurs vers le sport, ce qui signifie que les prix ne feront que continuer à augmenter. Mais pour lui, cela vaut la peine de rayer le Grand Prix de Montréal de sa liste de choses à faire.

Denise Beevor et Mark Omerod, originaires du West Sussex, en Angleterre également, affirment qu'ils dépensent «une petite fortune» pour un voyage de 10 jours qui comprend la course de dimanche ainsi que des arrêts à Québec et à Mont-Tremblant.

«Je pense que, surtout depuis la COVID, il est important d'avoir des choses à attendre avec impatience et d'en garder des souvenirs, et on ne peut pas remplacer cela, a déclaré Mme Beevor. Les possessions vont et viennent, les souvenirs restent.»

Le PDG de l'Association des hôtels du Grand Montréal a déclaré que le taux d'occupation de ce week-end devrait être d'environ 90 %, soit un taux similaire à celui de l'année dernière. Dominique Villeneuve a affirmé que l'industrie était prête à répondre aux exigences de la fin de semaine du Grand Prix «avec enthousiasme et le même professionnalisme qui caractérise notre industrie».

Morgan Lowrie, La Presse Canadienne