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Les Canadiens croient que les réunions familiales sont importantes, selon un sondage

durée 20h41
23 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

EDMONTON — Les rassemblements familiaux des Fêtes à venir pourraient sembler propices aux conflits sur la politique, les relations et les questions sociales, mais un sondage en ligne suggère qu'une majorité de Canadiens estiment toujours important de passer du temps avec leurs proches.

«Plus de 70 % des Canadiens considèrent ces moments comme importants», a indiqué Andrew Enns, vice-président exécutif du centre du Canada pour Léger, lors d'une entrevue dimanche au sujet du plus récent sondage en ligne de la firme d'études de marché sur la perception des Canadiens concernant les réunions familiales.

Le sondage révèle également que plus de la moitié (52 %) des répondants canadiens sont plus prudents dans leurs propos lors des discussions qu'il y a quelques années.

«On pourrait penser que les réunions familiales seraient le lieu le plus propice pour aborder des sujets de débat, et on espérerait que ces débats se déroulent dans le respect, puisqu'il s'agit de la famille, a affirmé M. Enns. Mais ce n'est pas le cas.»

Le sondage en ligne de Léger a été mené auprès de 1500 personnes à travers le pays durant le long week-end de l'Action de grâce.

Les résultats du sondage en ligne ne peuvent être assortis d'une marge d'erreur, car l'échantillon n'est pas aléatoire.

Dans le cadre de cette enquête, les personnes interrogées ont également été questionnées sur les sujets les plus susceptibles de déclencher une dispute à table.

Environ la moitié des répondants (49 %) ont déclaré que la politique était le sujet le plus conflictuel, suivi de l'argent (25 %) et de l'immigration (19 %).

Un clivage générationnel est également apparu concernant ces sujets.

Une part importante de la génération Z et des millénariaux (11 % à 23 %) estime que des sujets tels que l'identité de genre et les pronoms, les styles d'éducation des enfants, les médias sociaux ou la culture de l'annulation, ainsi que les relations amoureuses ou les fréquentations créent des tensions au sein des familles.

Cependant, 22 % des personnes âgées de 55 ans et plus trouvent les conversations sur l'état du monde en général et la religion controversées.

Si 36 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles partageraient leur opinion, «même si cela risque d’envenimer la discussion», 24 % d'entre elles changeraient de sujet si une dispute éclatait.

Parmi les personnes qui changent de sujet, 20 % sont des hommes et 28 % des femmes.

«Les hommes sont plus enclins à aborder des sujets controversés que les femmes», a dit M. Enns.

M. Enns a précisé que Léger avait également mené ce sondage en ligne aux États-Unis, auprès de 1500 Américains.

Il a ajouté que les réponses obtenues étaient assez similaires à celles des Canadiens.

Environ 72 % des Américains estiment que les réunions de famille sont importantes.

Les deux sujets les plus controversés lors des repas de famille aux États-Unis sont également la politique et l'argent.

Toutefois, contrairement à l'immigration, troisième sujet le plus débattu lors des repas de famille au Canada, le troisième sujet qui, selon les Américains, suscite le plus de disputes entre proches est l'état du monde en général.

«On a l'impression qu'au Canada, nous ne sommes peut-être pas aussi impliqués dans ces grands enjeux», a affirmé M. Enns.

«Que nos débats ne sont pas nécessairement aussi intenses qu'ils peuvent parfois paraître aux États-Unis. Mais comme je l'ai dit d'emblée, nous n'avons pas vraiment constaté de grandes différences.»

M. Enns a trouvé intéressant d'observer les sujets qui font le plus débat au Canada.

«Le discours public, tant dans les médias que chez les politiciens, s'infiltre jusque dans les familles», a fait valoir M. Enns.

Il a ajouté que les désaccords familiaux ont toujours existé.

M. Enns a raconté se souvenir que sa famille avait débattu de l'engagement du Canada en Afghanistan au début des années 2000 et que la guerre du Vietnam dans les années 1960 avait également suscité de vives discussions.

«Ce qui est formidable avec la famille, c'est qu'on peut avoir ces conversations, même si on a parfois des divergences d'opinions assez marquées», a-t-il fait valoir.

Il a dit que les Canadiens peuvent éviter les conflits en prévenant leurs proches sur certains sujets qu'ils préfèrent ne pas aborder.

M. Enns a ajouté qu'ils devraient se rassurer en sachant qu'ils ne sont pas les seuls à redouter les prochaines discussions avec leurs proches sur des sujets sensibles.

Il a constaté que les divisions qui accompagnent la période des Fêtes se manifestent déjà.

«On se demande tous déjà: "Combien d'argent dépense-t-on pour les cadeaux ?" ou "Faut-il dire Joyeux Noël ou Joyeuses Fêtes ?"», a-t-il affirmé.

«Voilà matière à réflexion en attendant les prochains repas de famille dans les semaines à venir.»

Fakiha Baig, La Presse Canadienne