Les chauffeurs et opérateurs de la STM votent en faveur d'une entente de principe

Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Le syndicat des chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro de la Société de transport de Montréal a voté dimanche en faveur de l'entente de principe conclue avec la Société d'État.
«Notre objectif était de veiller à ce que nos membres soient rémunérés à leur juste valeur en fonction des comparables avoisinants, mais aussi de l’augmentation du coût de la vie à laquelle nous faisons tous face et nous pensons avoir réussi», a déclaré Frédéric Therrien, président de la section locale 1983 du Syndicat canadien de la fonction publique dans un communiqué de presse diffusé dimanche soir.
L'offre entérinée prévoit une augmentation salariale de 17,5 % sur cinq ans — soit de 2,5% en 2025, 4,5% en 2026, 3,25% en 2027 et 2028. Les membres profiteront également d'un montant forfaitaire de 2,5% pour l'année 2024.
«C’est ce qui conclut une négociation qui n’a pas été simple et nous sommes fiers de l’issue dans les circonstances», a ajouté M. Therrien.
Le syndicat qui représente les 4500 chauffeurs d'autobus, opérateurs de métro et agents de station est une section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ. C'est aussi le plus gros des six syndicats à la Société de transport de Montréal.
Ses membres n'ont débrayé qu'une seule journée, le 1er novembre. Il s'agissait alors de leur première journée de grève en près de 40 ans.
Les syndiqués s'apprêtaient à débrayer de nouveau, les samedi et dimanche 15 et 16 novembre, alors qu'une entente de principe est survenue in extremis, le vendredi précédent, pour renouveler la convention collective.
Dans leur cas, le litige portait sur les salaires, les horaires et la conciliation travail-famille.
Comme il s'agit du premier syndicat à avoir conclu une entente de principe avec la STM, et surtout du plus important, la coutume veut que ce soit lui qui ait tracé la voie aux autres en matière salariale.
Le deuxième syndicat à avoir conclu une entente de principe, celui des 1300 employés administratifs et techniques — qui est aussi une section locale du SCFP — a déjà entériné son entente de principe, et ce, dans une proportion de 75 %.
La directrice générale de la STM, Marie-Claude Léonard, a déjà indiqué que son cadre financier était fixé et qu'il fallait le respecter. Ainsi, pour parvenir à obtenir des augmentations de salaire plus généreuses, les syndiqués devaient trouver des moyens pour les financer à même leurs autres conditions de travail.
D'ailleurs, lorsque l'entente de principe était intervenue avec les chauffeurs d'autobus, elle avait indiqué que celle-ci «comporte des compromis de toutes parts et respecte le cadre financier établi».
Parmi les autres gains listés par le syndicat, il y a «la création d’une banque de temps cumulé, l’ajout de temps de battement sur les lignes courtes, le paiement de l’amplitude et plus de flexibilité pour la conciliation travail-vie personnelle».
La STM est confrontée à une situation financière difficile. Mme Léonard a déjà dit devoir dégager des économies de 56 millions $ en 2026.
Malgré l'entente conclue, M. Therrien a dénoncé le manque de financement pour le transport en commun dans la province.
«Le nœud du problème, c’est le sous-financement. Tant que les principales personnes concernées ne feront pas du transport collectif une priorité, nous serons voués à voir l’histoire se répéter», a-t-il averti.
Il a affirmé que le syndicat continuerait de lutter pour une «transition juste» et contre «la privatisation du transport adapté de la STM».
- Avec la collaboration de Samira Ait Kaci Ali
Lia Lévesque, La Presse Canadienne