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Les CPE devraient être accessibles aux demandeurs d'asile, selon Pauline Marois

durée 15h22
20 juin 2024
The Canadian Press, 2024
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Par The Canadian Press, 2024

MONTRÉAL — Les enfants des demandeurs d'asile devraient avoir accès au réseau des centres de la petite enfance (CPE) afin de favoriser l'intégration de leurs familles, affirme l'ex-première ministre Pauline Marois, qui plaide aussi pour que leur nombre respecte le poids démographique du Québec.

Le gouvernement québécois a adopté en 2018 un règlement privant les demandeurs d'asile des services de garde subventionnés. La décision a depuis été contestée devant les tribunaux et Québec a été débouté en Cour d'appel.

Le gouvernement Legault a annoncé cet hiver qu'il portait le dossier devant la Cour suprême.

Questionnée à ce sujet en marge d'un panel sur la politique familiale du Québec, jeudi matin, Mme Marois a dit croire que le réseau des CPE devrait accueillir «tous ceux et celles qui vivent ici».

Plutôt que de vouloir restreindre l'accès à ce service, le gouvernement devrait concentrer ses efforts à réduire le nombre de demandeurs d'asile qu'il accueille sur son territoire. Puisque Québec «a raison de mener cette bataille», a-t-elle dit en entrevue avec La Presse Canadienne.

«Pas parce qu'on n'est pas généreux, mais parce qu'un moment donné il n'y a plus d'espace pour le faire», a poursuivi Mme Marois.

Selon elle, les demandeurs d'asile devraient être mieux répartis dans l'ensemble du Canada afin d'éviter une surreprésentation au Québec et en Ontario.

«Si on a un nombre raisonnable qui est en lien avec notre poids démographique, on devrait offrir le service à tous ceux et celles qui vivent ici. Parce que si on veut qu'ils s'intègrent, qu'ils participent à la société québécoise, il faut leur offrir les services», a affirmé celle qui a instauré les CPE en 1997 alors qu'elle était ministre de l'Éducation et de la Famille.

En février dernier, la Cour d'appel a jugé que les demandeurs d'asile détenant un permis de travail pouvaient bel et bien confier leurs enfants à un service de garde subventionné et ainsi bénéficier de la contribution réduite.

Le tribunal a statué que le règlement du gouvernement est discriminatoire envers les femmes et contrevient à la Charte canadienne des droits et libertés.

Pour sa part, l'avocat du gouvernement avait notamment plaidé que l'objectif du législateur est de «donner une aide financière aux personnes qui présentent un lien suffisant avec le Québec».

Il ajoutait que l'État ne peut tenir pour acquis qu'une personne qui demande l'asile va rester au Québec.

Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne