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Les enfants ayant subi une commotion devraient être vus plus rapidement

durée 04h30
28 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les établissements de santé qui prennent en charge les commotions cérébrales chez les enfants devraient se doter d'une politique qui favorise la reprise de l'exercice physique au plus tôt, recommande une étude de l'Université Concordia qui a analysé des centaines de cas de l’Hôpital de Montréal pour enfants.

La clinique des commotions cérébrales de l’Hôpital de Montréal pour enfants a modifié sa politique interne en 2017 pour que son protocole applique un délai de deux semaines maximum avant le début des séances de réadaptation en physiothérapie. C'était le délai le plus court que l'hôpital pouvait mettre en place dans son modèle de traitement.

L'étude de l'Université Concordia, parue dans le Journal of Sport Rehabilitation, a analysé les données des patients de deux ans avant et deux ans après le changement de politique. Les chercheurs ont sélectionné au hasard 150 cas pour chaque année entre 2015 et 2019.

Les résultats ont montré que les enfants qui commençaient le traitement plus tôt se rétablissaient environ une semaine plus vite que ceux qui commençaient le traitement plus tard.

Elizabeth Teel, professeure adjointe au Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée de l'Université Concordia, a mené l'étude. Elle souligne qu'il y a à peine une dizaine d'années, le consensus médical prônait qu'il fallait un repos d'environ un mois après la blessure avant de reprendre l'activité physique.

De nos jours, les professionnels suggèrent la reprise d'exercice physique après seulement 24 à 48 heures, à condition que le patient soit en mesure de le tolérer. Les activités physiques doivent être à faible impact et sans contact. Il peut s'agir par exemple de la natation, du vélo ou de la course à pied.

«Notre recommandation est essentiellement que tous ceux qui traitent des enfants avec une commotion devraient avoir une politique avec des normes pour leur établissement. Et ce à quoi ressemble cette politique changera en fonction du nombre de ressources qu'ils ont de disponible», explique en entrevue la professeure Teel.

Le délai du traitement après la blessure pourrait donc varier selon le type de professionnels sur place, le nombre de personnels disponibles et selon les ressources financières de l'établissement de santé.

«Tout le monde qui traite ces enfants devrait arriver avec une politique qui va promouvoir l'exercice et les traitements aussi tôt que le permet le contexte clinique en accordant toujours une à deux journées de repos, précise-t-elle. Avoir une politique aide à s'assurer que les intentions deviennent des actions, pour s'assurer que le traitement est bien administré. Cela aide aussi à standardiser le traitement pour tous les patients.»

Cependant, plusieurs facteurs peuvent retarder le traitement en réadaptation physique pour l'enfant ayant subi une commotion cérébrale. Par exemple, les patients qui sont vus à l'urgence sont souvent référés à une clinique spécialisée, mais le rendez-vous avec le thérapeute se planifie rarement dans un délai de 48 heures.

«Le plus tôt est le mieux, mais il y a beaucoup de considérations pratiques qui empêchent de commencer le traitement au moment idéal. [...] Au delà d'amener l'enfant dans les installations appropriées, il y a des enjeux pour avoir les ressources disponibles», souligne Mme Teel.

Elle indique que certains enfants vont bien s'en sortir en se rétablissant à la maison, avec notamment des exercices à pratiquer. Les milieux de soin en réadaptation vont donc prioriser les patients pour qui leur condition s'améliore difficilement sans soutien d'un thérapeute.

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Katrine Desautels, La Presse Canadienne