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Les producteurs de pommes veulent adapter les vergers aux changements climatiques

durée 11h00
3 septembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — Les producteurs de pommes du Québec ont profité du début de la saison pomicole, cette fin de semaine, pour demander du financement au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) afin de moderniser les vergers, de façon à les adapter aux changements climatiques. 

Éric Rochon, président des Producteurs de pommes du Québec, en a notamment fait la demande, dimanche matin, lors d’une conférence de presse à Saint-Joseph-du-Lac, dans les Laurentides. 

«Ce qu’on demande, c’est un programme qui va nous aider à replanter des nouvelles variétés, parce que le consommateur sait ce qui veut», a affirmé M. Rochon, en entrevue. 

Les producteurs de pommes souhaitent que le MAPAQ leur accorde un montant de 30 millions $ répartis sur six ans afin de moderniser les vergers dans la province. 

«Il faut comprendre que les nouveaux types de pommiers sont beaucoup plus productifs. On veut mettre de nouvelles variétés que les consommateurs veulent avoir, on parle d’Ambrosia, d’Honeycrisp et de Gala», a expliqué M. Rochon. 

En plus d’implanter de nouvelles variétés de pommes, les producteurs souhaitent moderniser leurs vergers pour qu’ils soient adaptés aux aléas du climat. 

«Cette année, je suis à Mirabel, dans la région, je dois avoir eu trois ou quatre avertissements de tornades, chose qu’on n’avait pas avant, a raconté M. Rochon. Il faut que nos vergers soient adaptés pour résister à ces nouveaux climats-là.»

Pour ce faire, de meilleurs tuteurs et du paillis de qualité sont nécessaires. Des systèmes d’irrigations doivent aussi être installés sur les nouvelles parcelles des vergers. 

Autre signe des changements climatiques, il y a 25 ans, il était impossible de cultiver des pommes de type Gala au Québec en raison des hivers trop froids. 

«C’est sensible, mais le risque est plus facile à prendre aujourd’hui qu’il y a 25 ans», a souligné M. Rochon. 

Les producteurs demandent de l’aide au MAPAQ en raison du délai entre la plantation de nouveaux pommiers et la première récolte de pommes. 

«Si on décide de changer un lopin de pommiers demain matin, je dois attendre cinq ans avant d’avoir une première récolte. C’est pour ça qu’on demande cette aide financière au gouvernement», a détaillé M. Rochon. 

Un gel néfaste pour des producteurs

En 2022, les producteurs de pommes ont connu une bonne saison, a souligné M. Rochon. Toutefois, un gel survenu ce printemps a été nuisible à certains producteurs, qui ont perdu une part importante de leur production. 

«Il y a eu un gel quand même assez important durant la floraison, la majorité des vergers du Québec étaient en pleines fleurs, et on a eu des températures jusqu’à -6, -7 degrés (Celsius) dans certaines régions», a détaillé M. Rochon. 

Cette période de gel entraînera une baisse globale de la production de pommes de 18% à 20% cette année, selon lui. 

«Il faut comprendre que le gel, c’est très localisé», a-t-il précisé, disant que certains producteurs n’ont pas subi de pertes en ce début de saison.

Coralie Laplante, La Presse Canadienne