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Loi spéciale sur les médecins: vives inquiétudes en pneumologie

durée 14h12
31 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

QUÉBEC — Une semaine après l'adoption sous bâillon de la loi spéciale changeant la rémunération des médecins, les inquiétudes sont particulièrement vives dans le domaine de la pneumologie.

Rappelons que la loi 2 abolit le supplément versé lors d'une première consultation. De l'aveu même du gouvernement, les spécialistes les plus touchés seraient les pneumologues, à hauteur de 17 %.

Québec assure cependant que l'argent réservé à ce supplément ne disparaîtra pas, mais sera redistribué.

La loi signe ni plus ni moins l'arrêt de mort de la pneumologie au Québec, croit une médecin qui s'est confiée à La Presse Canadienne vendredi sous le couvert de l'anonymat car elle craint les représailles.

«Les pneumologues vivent un cauchemar à l'heure actuelle. C'est nous qui allons être en voie d'extinction, parce qu'il n'y a aucun étudiant en médecine qui va venir en pneumologie, voyons donc!»

Elle souligne par ailleurs que 20 % des 300 pneumologues au Québec sont âgés de 60 ans et plus. «Je suspecte que ça se pourrait qu'(ils) vont peut-être arrêter de travailler avant le temps.»

Car en plus de perdre 17 % de leur rémunération en raison de l'abolition du supplément, les pneumologues calculent qu'ils perdront minimalement un autre 13 % avec la réduction générale des tarifs prévue dans la loi.

C'est 30 % de leur rémunération.

Les pneumologues seraient les plus affectés parce qu'historiquement, ils ont priorisé les premières consultations, afin d'améliorer l'accès à leurs services.

Ils traitent au Québec environ trois millions de patients qui souffrent du cancer du poumon, de la fibrose pulmonaire, de l'asthme, de l'apnée du sommeil, etc.

Chaque consultation dure en moyenne 40 minutes. Selon la médecin consultée, il serait impossible pour les pneumologues d'augmenter leur productivité sans nuire à la qualité des soins.

«Le téléphone ne dérougit pas»

À l'Association pulmonaire du Québec, «le téléphone ne dérougit pas», relate en entrevue sa directrice générale, Dominique Massie. «C'est sans arrêt.»

Elle parle de patients «complètement catastrophés».

«Les gens viennent nous rencontrer en disant: "Est-ce que je vais être capable de voir mon pneumologue, est-ce que mon pneumologue va partir, est-ce que mon oncologue va être encore là?"

«Il n'y a rien pour les sécuriser présentement. Le ministre a beau dire qu'il va expliquer, mais ça ne sécurise pas les patients», a-t-elle déploré.

L'Association pulmonaire est un organisme sans but lucratif qui se consacre à la promotion de la santé respiratoire et au soutien des personnes atteintes de maladies pulmonaires.

Sa mission couvre l'éducation, la prévention, la réadaptation, l'accompagnement des proches et le soutien à la recherche.

Le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, a redirigé les questions de La Presse Canadienne vendredi vers le ministère de la Santé, qui n'avait pas encore répondu au moment de publier cette dépêche.

Caroline Plante, La Presse Canadienne