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Maternité: de jeunes élues municipales réclament des changements à la loi avant 2025

durée 16h20
20 février 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — De jeunes élues municipales réclament l'équité en matière de congé parental. 

Le Réseau des Jeunes Mères au Municipal a rencontré, mardi, la ministre Andrée Laforest pour lui demander de changer la loi avant les prochaines élections municipales de 2025.

«Dix-huit semaines de congé parental, c'est archaïque», a déploré la porte-parole du Réseau et présidente du comité exécutif de la Ville de Sherbrooke, Laure Letarte-Lavoie.

«Si nous voulons attirer des personnes compétentes, mais surtout, si nous ne voulons pas les perdre en chemin, nous devons prendre un virage famille», a ajouté l'élue qui est enceinte de 37 semaines. 

Actuellement, au Québec, les mères peuvent bénéficier d'un congé de 50 semaines en vertu du Régime québécois d'assurance parentale (RQAP). Quatre semaines de prestations additionnelles sont offertes dans certains cas.

Or, les élues municipales n'ont droit, elles, qu'à 18 semaines de congé, ce qui correspond à ce qui était alloué aux Québécoises en 1979, a souligné Mme Letarte-Lavoie, qui parle d'une situation «inéquitable».

«Par exemple, il sera quasi-impossible pour moi de choisir d'uniquement allaiter mon enfant si je dois retourner au travail après 18 semaines», a illustré l'élue de Sherbrooke.

Son Réseau recommande d'augmenter le nombre de semaines de congé parental «pour se coller aux 50 semaines du RQAP qui existent déjà». 

Il veut aussi que le gouvernement permette la participation à distance et le vote par procuration, et qu'il prévoie un fonds national pour l'embauche de soutien temporaire pour les élues absentes.

Mme Letarte-Lavoie souligne qu'en Ontario, le «Municipal Act» permet à un conseiller municipal de voter au nom d'un autre conseiller, en respectant certaines règles («proxy voting»).

Par ailleurs, à Montréal, des élus en congé parental peuvent désormais bénéficier de l'aide d'un employé administratif 25 heures par semaine, et ce, pendant 22 semaines.

Ces employés administratifs ne peuvent pas voter au conseil municipal, mais ils peuvent remplacer l'élu aux réunions, répondre aux questions des citoyens et participer à des activités publiques.

Mardi, la porte-parole du Réseau des Jeunes Mères au Municipal — qui réclame des «balises claires pour tout le monde» — a qualifié la rencontre avec la ministre des Affaires municipales de «cordiale». 

«Nous sortons satisfaites de l'écoute et de l'ouverture qui ont été accordées à nos demandes», a-t-elle déclaré. De son côté, Mme Laforest s'est dite «très sensible» à l'importance de la conciliation travail-famille pour les élues municipales.

«J'ai accepté avec plaisir de rencontrer le regroupement Jeunes Mères au Municipal ce matin pour entendre leurs demandes. Je vais prendre le temps de les analyser avec mes équipes», a affirmé la ministre dans une déclaration écrite transmise aux médias.

En comparaison, depuis 2022, grâce à une modification au Code d'éthique et de déontologie, les députées de l'Assemblée nationale ne risquent plus d’être pénalisées si elles s'absentent du parlement parce qu'elles viennent de donner la vie à un enfant.

Les députées continuent d'être rémunérées pendant leur absence (elles ne sont pas admissibles aux prestations du RQAP), mais leurs responsabilités ne peuvent être déléguées et elles doivent assurer une certaine présence dans leurs circonscriptions.

Caroline Plante, La Presse Canadienne