Nucléaire: rassemblement contre le projet de Chalk River à Montréal


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — La Première Nation Kebaowek a réuni des dirigeants autochtones, des organisations environnementales et différents élus lundi matin à Montréal pour appeler les gouvernements à rejeter le projet d'installation de gestion des déchets nucléaires à Chalk River, en Ontario, près de la frontière avec le Québec.
Lors d’une conférence de presse à la Maison du développement durable, des membres de la nation de Kebaowek ont demandé à la Cour d'appel fédérale de préserver l'intégrité de décisions des tribunaux qui leur ont été favorables.
«Il s'agit de bien plus qu'une simple bataille juridique : il s'agit de justice intergénérationnelle», a déclaré Justin Roy, conseiller et directeur du développement économique de Kebaowek, dans un communiqué publié au début de la conférence de presse.
«Nous sommes ici pour défendre non seulement le territoire et l'eau, mais aussi le droit des générations futures à vivre sans crainte de contamination nucléaire», a-t-il ajouté.
«Nous avons gagné deux fois devant les tribunaux, et pourtant les LNC refusent d'écouter», a pour sa part déclaré le chef Lance Haymond de la Première Nation de Kebaowek.
Au Canada, les installations nucléaires fédérales sont gérées par le consortium privé des Laboratoires nucléaires canadiens (LNC).
Autorisation obtenue en janvier 2024
Ce consortium a obtenu l’autorisation, en janvier 2024, de créer un site d’enfouissement de déchets radioactifs dans un lieu qui se trouve à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais, limite territoriale entre l’Ontario et le Québec.
Les territoires traditionnels des communautés anichinabées de Kebaowek et de Kitigan Zibi entourent la rivière des Outaouais, aussi bien au Québec qu’en Ontario.
Ces communautés sont farouchement opposées à la construction du site, car il pourrait affecter leurs modes de vie et l’environnement.
Deux appels de la part de la CCSN
En février dernier, la Cour fédérale a reconnu que la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) n'avait pas suffisamment consulté la nation Kebaowek avant de choisir son futur site d’enfouissement.
Mais la CCSN a interjeté appel de la décision.
En mars, une deuxième décision de la Cour fédérale donnait raison à la nation de Kebaowek en statuant que l’approbation par le gouvernement fédéral d’un permis pour les espèces en péril lié à la construction du site était «déraisonnable» dans l'interprétation et l'application de la Loi sur les espèces en péril fédérale.
Encore une fois, la CCSN a interjeté appel.
Ces appels, selon le chef Lance Haymond, «ne constituent pas seulement une atteinte aux droits de notre nation, mais un mépris pour la sécurité de millions de personnes et l'avenir de la communauté Kichi Sibi».
Kichi Sibi fait référence à la rivière des Outaouais et aux communautés qui vivent près d’elle.
«Nous ne reculerons pas et nous ne laisserons pas ce projet sans contestation», a ajouté le chef.
La nation de Kebaowek demande au gouvernement du Québec qu’il utilise sa compétence en matière de protection de l’environnement et d’eau potable pour s’opposer officiellement au dépôt de déchets nucléaires.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne