ONU:Trudeau aborde les incendies au Canada pour promouvoir la tarification du carbone

NEW YORK — Le gouvernement fédéral espère que la saison dévastatrice des incendies de forêt au Canada suscitera un élan en faveur d'une tarification du carbone aux Nations Unies.

Le premier ministre Justin Trudeau a été le grand attrait d'un événement organisé mercredi par l'ONU visant à encourager les pays à mettre un prix sur la pollution.

Mais deux des héros d’un été redoutable d’incendies de forêt ont fini par voler la vedette.

L'histoire poignante du chef des pompiers de West Kelowna, Jason Brolund, sur une bataille de 36 heures pour éloigner les flammes de son incendie en Colombie-Britannique a suscité une ovation partielle.

Et la chef adjointe des pompiers d'Halifax, Sherry Dean, a décrit comment certains membres de son équipe ont mis les gens en sécurité alors que leurs maisons prenaient feu.

M. Trudeau a profité de l’occasion pour promouvoir la tarification du carbone comme un moyen pour les dirigeants des pays membres de l’ONU de soutenir leurs premiers intervenants.

Des «guerriers» devant une menace amplifiée

Cela a duré «36 heures, ce qui m'a semblé 100 ans», a déclaré M. Brolund en décrivant son quart de travail marathon à la mi-août pour lutter contre les incendies qui menaçaient sa communauté en Colombie-Britannique.

Un compatriote de la Colombie-Britannique, Darren Lee «a déclaré lors de cet incendie que les pompiers étaient des guerriers depuis des milliers d'années, mobilisés pour protéger leurs villages», a relaté M. Brolund.

«Mais aujourd'hui, ces guerriers font des choses que nous n'avions jamais imaginées, à une portée et une ampleur contre lesquelles il nous est presque impossible de réussir.»

L'argent consacré à cet effort herculéen de lutte contre les incendies — environ 20 millions $, selon M. Brolund — est dépensé «du mauvais côté du problème», a-t-il soutenu.

«Qu'aurions-nous pu accomplir si nous avions utilisé cette même somme d'argent de manière proactive?»

L'événement, un rassemblement en fin de journée après une journée bien remplie au siège des Nations unies, a eu lieu dans un sanctuaire naturel éphémère sur le campus, conçu pour mettre en valeur les efforts de l'organisation pour relancer le développement durable.

Des chants d'oiseaux retentissaient dans les haut-parleurs pendant que les invités pénétraient dans un paradis boréal de fortune, agrémenté de plantes feuillues et de brume artificielle.

Des «efforts héroïques»

Sherry Dean a raconté que des pompiers avaient demandé une camionnette — les conditions étaient trop difficiles pour un camion de pompiers — afin de pouvoir faire du porte-à-porte pour s'assurer que les résidents étaient hors de danger.

«Ils sont entrés dans des maisons qui étaient en feu et ont fait sortir un homme de sa maison alors que la maison elle-même était engloutie par les flammes», a-t-elle affirmé.

«Sans les efforts héroïques de ces hommes, cette vie aurait été perdue.»

M. Trudeau a salué leurs efforts et ceux de leurs services respectifs, et a également souligné la mort de quatre pompiers décédés dans une collision frontale mardi matin dans le nord de la Colombie-Britannique.

«Les premiers intervenants en première ligne comprennent qu'une action collective ambitieuse pour lutter contre le changement climatique est désormais une question de survie», a-t-il déclaré.

«L'action climatique peut être difficile, mais en tant que dirigeants, vous êtes ici aujourd'hui parce que vous savez que cela compte et que cela fonctionne.»

Promotion du prix sur le carbone

Fixer un prix sur le carbone a été essentiel pour aider le Canada à «inverser la courbe», a-t-il soutenu, vantant le bilan du pays en matière de réduction des émissions comme le meilleur du G7.

Il a ajouté que le Défi mondial de tarification du carbone du Canada, qui encourage les pays à adopter des mécanismes similaires, prend de l'ampleur, avec l'adhésion de la Norvège, du Danemark, du Vietnam et de la Côte d'Ivoire.

Le climat a été un thème dominant de l’Assemblée générale des Nations unies jusqu’à présent cette année, au même titre que la guerre acharnée en Ukraine et ses répercussions mondiales. 

Jeudi, Justin Trudeau se concentrera sur une crise géopolitique différente, celle d’Haïti, où un gouvernement stable est inexistant, la violence des organisations criminelles est endémique et le choléra sévit parmi les citoyens.

Il s'assoira avec des responsables haïtiens et présidera un groupe consultatif ad hoc modéré par Bob Rae, l'ambassadeur du Canada auprès des Nations Unies, avant une conférence de presse de clôture.

James McCarten, La Presse Canadienne