Ottawa écarte une exemption «générale» au bilinguisme pour des Autochtones
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Par La Presse Canadienne, 2022
OTTAWA — Le gouvernement Trudeau écarte finalement l'option d'accorder une exemption «générale» à l'exigence de bilinguisme à ses employés qui parlent une langue autochtone, mais qui ne maîtrisent pas l’anglais ou le français, et laisse entendre que cela pourrait se faire au cas par cas.
Dans une déclaration transmise à La Presse Canadienne, le cabinet de la présidente du Conseil du Trésor du Canada, Mona Fortier, indique qu'«une exemption générale des exigences en matière de langues officielles ne fait pas partie des options présentement envisagées» et que le gouvernement ne changera «jamais» le «principe fondamental du bilinguisme» de la fonction publique fédérale.
«Le gouvernement du Canada est résolu à s’assurer que les fonctionnaires fédéraux rencontrent les exigences linguistiques de leur poste, qu’ils puissent travailler dans la langue de leur choix dans les régions désignées et qu’ils fournissent des services gouvernementaux aux Canadiens et Canadiennes dans les deux langues officielles, tel que requis par la Loi sur les langues officielles», ajoute le bureau de la ministre.
Une source gouvernementale a expliqué jeudi à La Presse Canadienne que le gouvernement envisage d'encourager un recours plus fréquent aux «nominations non impératives». Cela signifie qu'un poste désigné bilingue peut être pourvu par une personne qui ne maîtrise pas les deux langues officielles, mais qui s'engage à le faire par l'entremise de formation linguistique aux frais de l'État.
Jusqu'à présent, Mme Fortier soufflait le chaud et le froid sur le sujet après que La Presse Canadienne a révélé dimanche que des hauts fonctionnaires envisagent d'offrir une exemption pour des postes où le bilinguisme est obligatoire aux candidats qui parlent une langue autochtone et qui ont une connaissance suffisante d'une des langues officielles.
Le Secrétariat du Conseil du trésor avait expliqué mardi qu'il serait «prématuré» de prendre position alors qu'un exercice est en cours pour élaborer des politiques pour s'attaquer aux «obstacles linguistiques à l’emploi, à la rétention et à l’avancement professionnel des Autochtones» au sein de la fonction publique fédérale et d'«encourager un environnement de travail plus inclusif».
Tout en insistant qu'il est en faveur de la promotion des langues autochtones, le Bloc québécois s'était insurgé qu'Ottawa envisage de faire une telle entorse à la Loi sur les langues officielles qui «ne ferait que nuire à la langue française» et réclamait qu'Ottawa soit «clair» quant à sa position sur le sujet.
Michel Saba, La Presse Canadienne