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Postes Canada dit qu'elle aura besoin d'un autre plan de sauvetage en 2026

durée 15h11
21 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

Après avoir amorcé l'année avec un prêt fédéral d'un milliard de dollars, Postes Canada a affirmé qu'elle aura besoin d'un nouveau plan de sauvetage tôt en 2026, la société d'État étant confrontée à d'importantes pertes financières, ce qui la place sur la voie de son pire exercice financier à ce jour.

Elle a fait état vendredi de la «perte trimestrielle la plus importante de son histoire», alors que le service postal, déjà fragilisé, doit faire face à une concurrence féroce dans le secteur de la livraison de colis et aux perturbations causées par un conflit de travail en cours.

Le prêt de 1,03 milliard $ accordé par Ottawa en janvier «devait permettre à la société de se maintenir solvable pour l’exercice financier du gouvernement du Canada se terminant le 31 mars 2026», a-t-elle indiqué dans son rapport trimestriel.

Mais elle prévoit maintenant que ces fonds seront «entièrement utilisés» d'ici le 31 décembre en raison de l'impact sur ses revenus des moyens de pression de ses 55 000 facteurs.

«La société devra accéder à des facilités de crédit à court terme ou à d’autres mesures pour maintenir sa solvabilité et soutenir ses activités au cours des 12 prochains mois», a-t-elle précisé.

Postes Canada a annoncé vendredi une perte de 541 millions $ avant impôt pour son troisième trimestre, alors qu'elle avait été de 315 millions $ au cours du même trimestre l'année précédente.

«La situation financière de Postes Canada a continué de se détériorer au troisième trimestre de 2025», a déclaré la société d'État dans un communiqué.

«Les grèves et l’incertitude qui perdurent ont continué d’inciter la clientèle à confier ses livraisons à la concurrence», a-t-elle ajouté.

Les revenus provenant des colis, son segment le plus lucratif l'année dernière, ont chuté de 40 % au troisième trimestre, pour atteindre 450 millions $, dans un contexte de diminution de 27 millions d'articles.

Cette baisse a fait chuter les ventes de la division colis en dessous de celles de la livraison du courrier, une unité qui connaît une baisse du volume de lettres chaque année depuis près de deux décennies.

«L’entreprise fait face à la situation financière la plus difficile de son histoire», a-t-elle soutenu.

Un plan soumis au gouvernement fédéral

Les négociations avec le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, qui représente quelque 55 000 facteurs de Postes Canada, se prolongent depuis maintenant plus de deux ans, alors que la période des Fêtes approche à grands pas.

L'organisation est confrontée à d'importantes questions concernant son modèle économique et son avenir, alors que le volume de lettres est en chute libre, avec des pertes dépassant 5,5 milliards $ depuis 2018 et un prêt fédéral d'un milliard de dollars accordé en janvier pour la maintenir à flot.

Mardi, le PDG de la société d'État, Doug Ettinger, a déclaré qu'il s'attendait à perdre jusqu'à 30 000 employés en raison de départs à la retraite ou de départs volontaires au cours de la prochaine décennie, alors que l'organisation tente de maîtriser ses coûts.

Le ministre fédéral de l'Approvisionnement, Joël Lightbound, a dévoilé en septembre une série de changements visant à aider Postes Canada à transformer son modèle d'affaires. Ceux-ci comprennent la possibilité d'ajuster les normes de distribution du courrier, de fermer certains bureaux de poste ruraux et d'étendre le service de boîtes aux lettres communautaires à un plus grand nombre d'adresses.

Postes Canada a soumis un plan au gouvernement fédéral au début du mois afin de tirer parti de ces changements, mais les détails de la proposition ne seront pas rendus publics tant qu'Ottawa ne l'aura pas examinée.

Vendredi, Postes Canada a affirmé avoir perdu 989 millions $ au cours des neuf premiers mois de l'année, contre 345 millions $ un an plus tôt.

Elle a précisé que la majeure partie de ces pertes ont été enregistrées au cours des deuxième et troisième trimestres, affirmant qu'elles reflètent l'impact de l'incertitude liée à la main-d'œuvre sur l'activité, dans un contexte de grèves tournantes menées par les membres syndiqués.

Christopher Reynolds, La Presse Canadienne