Projet de loi 69 sur l'énergie: le gouvernement va imposer le bâillon, croit le PLQ


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Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — Tout porte à croire que le gouvernement va forcer l’adoption par bâillon du projet de loi 69 sur l’énergie, affirme le Parti libéral du Québec (PLQ). La session parlementaire se termine vendredi.
«Avec François Legault, bâillon égale brouillon et nous le dénonçons», a lancé le chef libéral intérimaire Marc Tanguay en point de presse lundi matin à Montréal.
Le leader libéral, Monsef Derraji, a accusé le gouvernement de s’être traîné les pieds avec le projet de loi 69.
«Nous avons perdu, en date d'aujourd'hui, 250 heures d'étude détaillée. (...) Ça vous démontre à quel point ce gouvernement n'était pas prêt à avoir une bonne discussion sur l'avenir énergétique du Québec et malheureusement, nous assistons à la politisation des tarifs de l'énergie par François Legault», a-t-il soutenu aux côtés de son chef.
Marc Tanguay n’a pas non plus manqué de critiquer le projet de loi. «François Legault a décidé de refiler la facture de 15 % et plus dans les trois dernières années à nos PME et nos entreprises. En ce sens-là, c'est un mauvais projet de loi», a-t-il affirmé.
«On appelle les oppositions à étudier le projet de loi»
La semaine dernière, la ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette, a refusé de s’engager à ne pas faire adopter son projet de loi sous bâillon.
Son cabinet a indiqué à La Presse Canadienne que le projet de loi avait été étudié durant plus de 100 heures, qu’il y avait eu quatre breffages pour les oppositions et que les amendements ont été donnés à l’avance.
«On n’est pas sur le bâillon. On appelle les oppositions à étudier le projet de loi», a indiqué le directeur des communications de la ministre, Maxime Roy, par texto lundi.
Un cheminement laborieux
Déposé en juin 2024, le projet de loi 69 vise à donner les coudées franches à Hydro-Québec pour augmenter sa production d’électricité.
Il a été présenté par l’ancien superministre Pierre Fitzgibbon, avant qu’il ne démissionne en septembre 2024. C’est la ministre Christine Fréchette qui a pris le relais, mais le processus législatif du projet de loi est laborieux.
En décembre 2024, la ministre Fréchette a évoqué Donald Trump et ses menaces de droits de douane pour justifier les retards dans l’avancement de la pièce législative.
En février dernier, c’était au tour de l’opposition officielle libérale de retarder l’étude du projet de loi en évoquant aussi le président américain.
Il y a deux semaines, la ministre Fréchette a déposé 52 amendements visant à modifier le texte législatif.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne