Propos non parlementaires: QS «en désaccord» avec la décision de Nathalie Roy
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Par La Presse Canadienne, 2023
Québec solidaire (QS) se dit «en désaccord» avec la décision de la présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, d’ajouter les mots «exploiter les femmes» à la liste des propos non parlementaires après que Christine Labrie eut affirmé que l’État du Québec participait à la «violence économique» envers les travailleuses du secteur public.
«Je comprends que la CAQ n'ait pas aimé entendre ça. (...) Si la CAQ trouve le mot "exploitation" exagéré, c'est son problème. Ce n'est pas acceptable comme situation et ce que ma collègue Christine Labrie a fait, c'est de nommer ce vécu-là», a affirmé le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, en point de presse à l’Assemblée nationale mardi.
La semaine dernière Christine Labrie a provoqué de vives réactions au Salon bleu, en affirmant que les «trois quarts des personnes qui travaillent dans nos services publics, ce sont des femmes. Pourquoi la CAQ persiste à les exploiter?» Elle s’est ensuite coltaillée avec la présidente de l'Assemblée qui lui a demandé à deux reprises de retirer ses propos.
«Ce n'était pas un coup d'éclat, c'était une députée qui parle avec son cœur de la condition des femmes au Québec», a soutenu M. Nadeau-Dubois.
Le chef solidaire n’a pas voulu parler de censure. «C'est une interdiction de dire ces mots-là. (...) Sur cette décision-là (de Nathalie Roy), on est respectueusement en désaccord.»
Précisons que les mots jugés non parlementaires ne sont pas totalement interdits au Salon bleu. «La présidence a toute la latitude pour interpréter et qualifier les propos tenus par un.e député.e eu égard aux circonstances. Il n’y a pas de critères absolus. Le jugement de la présidence dépend de la nature des propos et du contexte dans lequel ils ont été prononcés», a indiqué la porte-parole de l’Assemblée, Béatrice Zacharie, par courriel vendredi.
«Quant aux propos tenus par la députée de Sherbrooke […], c’est l’affirmation à l’effet que le gouvernement exploite les femmes dont la présidence a exigé le retrait», a-t-elle ajouté.
L’Assemblée nationale interdit notamment à un élu d’imputer des motifs indignes à un collègue, d’utiliser un langage violent, d’adresser des menaces ou de tenir des propos séditieux.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne