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Protecteur du citoyen: Cas flagrant de favoritisme politique dénoncé

durée 15h20
17 novembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

QUÉBEC — Un cas flagrant de favoritisme politique au sein du gouvernement Legault a été documenté et dénoncé par le Protecteur du citoyen, jeudi. 

Il s'agit, selon l'organisme, d'un «cas grave de mauvaise gestion» impliquant du personnel politique au sein du cabinet d'un ministère, qui n'est pas identifié pour protéger le lanceur d'alerte qui a demandé la tenue d'une enquête sur toute cette affaire.

Des millions de dollars de fonds publics sont en cause, révèle le Protecteur du citoyen dans les conclusions de son enquête, qui est avare de détails.

Cette enquête conclut qu'un cabinet politique du gouvernement Legault a favorisé, sans justification et souvent au mépris des recommandations des fonctionnaires, le versement de sommes à certains organismes sans but lucratif, des sommes pigées à même un programme dont le budget total s'élève à 60 millions $. Les montants en cause ne sont pas spécifiés.

Pratiques inéquitables et nombreuses irrégularités ont été observées dans l'octroi des sommes versées, et ce, à répétition.

«Dans plusieurs situations, des organismes ont véritablement bénéficié d’un traitement de faveur», écrit le Protecteur dans un communiqué de presse, en constatant que «les autorités politiques ont empiété sur les rôles de l’appareil administratif pour influencer les décisions d’octroi d’aide financière».

Les «relations de proximité» entre le personnel politique et les dirigeants des organismes en question ont fait en sorte que les décisions étaient prises au niveau politique, alors que l'étude des dossiers aurait dû normalement passer par le palier administratif.

Le stratagème allait jusqu'à transformer des «recommandations au ministre de ne pas octroyer de subvention» en «recommandations positives».

Des organismes ont même reçu de l'aide financière du gouvernement sans jamais avoir déposé de demande en ce sens ou présenté de projet.

«Les hautes autorités n’ont pas veillé à la saine gestion administrative des fonds publics consacrés au programme», tranche le Protecteur, qui a formulé neuf recommandations à l'instance visée.

Les libéraux réclament une tête

En point de presse au terme d'un caucus de trois jours des députés libéraux, le chef de l'opposition par intérim, Marc Tanguay, a demandé au premier ministre François Legault de révéler l'identité du cabinet fautif, du ministre impliqué et des organismes qui «ont été arrosés» financièrement par l'État, sans nécessairement y avoir droit.

Sur le plan de l'éthique, les faits révélés sont «extrêmement troublants», a commenté M. Tanguay, en demandant au premier ministre «de faire toute la lumière là-dessus rapidement».

Il réclame des sanctions pour les fautifs, incluant «la destitution» du ministre impliqué dans cette affaire. 

Jocelyne Richer, La Presse Canadienne