Rapport sur les proches aidants: le CCEA craint une crise du vieillissement
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — La santé mentale des proches aidants est mise à mal, ils éprouvent des difficultés financières et la moitié d'entre eux ne connaissent pas les ressources qui s'offrent à eux pour les appuyer. C'est ce qui ressort d'un rapport national sur les proches aidants canadiens publié mercredi par le CCEA.
Intitulé «Être aidant au Canada: Enquête auprès des aidants et des fournisseurs de soins à travers le Canada», le rapport du Centre canadien d'excellence pour les aidants (CCEA) sonne l'alarme en ce qui concerne le vieillissement de la population. Il prévient que la crise des soins auquel le pays est confronté ne fera qu'empirer sans la mise en place de mesures concrètes.
«Le pire des scénarios se prépare: la demande de soins augmente, les aidants vieillissent, le nombre d’aidants disponibles diminue et les besoins en matière de soins deviennent plus complexes en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation des taux d’invalidité et des problèmes de santé mentale», peut-on lire dans le rapport.
«Il est urgent de veiller à ce que les aidants et les fournisseurs de soins disposent des ressources et des services nécessaires pour assumer leurs responsabilités.»
La moitié des Canadiens seront des aidants au cours de leur vie. Selon Statistique Canada, en 2022, 6,4 millions de Canadiens ont prodigué des soins non rémunérés à des adultes dépendants de soins.
Le CCEA définit les aidants comme «des membres de la famille, des amis ou autres personnes offrant un soutien non rémunéré à une personne ayant une déficience physique, intellectuelle ou développementale, des problèmes de santé, une maladie mentale ou des besoins liés au vieillissement». Les fournisseurs de soins prodiguent les mêmes types de soins, mais ils sont rémunérés.
Les résultats du rapport se basent sur un sondage national sur la prestation de soins, auquel ont participé plus de 3000 aidants et fournisseurs de soins à travers le pays, principalement de l'Ontario (38 % des répondants) et du Québec (24 % des répondants).
Selon le CCEA, ce sondage comble certaines lacunes en matière de données et certains indicateurs sont mesurés pour la première fois au Canada.
Un constat inquiétant ressort de l'enquête concernant la santé mentale des proches aidants au pays: un quart d'entre eux indiquent que leur santé mentale est passable ou mauvaise. «Plus les aidants passent de temps à s’occuper d’autrui, plus ils sont fatigués, débordés et déprimés», résume le rapport.
Il montre aussi qu'être proche aidant est source de stress financier. Les résultats du sondage ont révélé que 37 % ont connu des difficultés financières, 19 % ont dû cesser d'épargner et 15 % se sont endettés davantage, tous en raison de leurs responsabilités d’aidant.
Le CCEA signale que la moitié des proches aidants ne connaissent pas les crédits d’impôt liés aux soins et la grande majorité estime qu’un crédit d’impôt sur le revenu ou une allocation mensuelle de soins serait utile.
«Les aidants ont indiqué que les aides financières sont la solution politique la plus importante - dans tous les aspects du soutien - pour répondre à leurs besoins», peut-on lire dans le document. Le CCEA souhaite que des mesures soient prises pour mettre en œuvre une compensation directe pour les aidants. Il fait valoir aussi qu'il faut mieux faire connaître les crédits d’impôt et les avantages fiscaux et en élargir l’admissibilité.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne