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Revirement surprise au procès de Harold LeBel: la plaignante revient témoigner

durée 11h26
21 novembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2022

Revirement totalement inattendu, lundi, au procès de l’ex-député Harold LeBel, accusé d’agression sexuelle, procès qui tirait à sa fin alors que le jury s’apprêtait à entendre les directives du juge Serge Francoeur.

La plaignante, dans une rare procédure de réouverture d’enquête, a été reconvoquée devant le tribunal à la lumière de faits nouveaux venus à la connaissance de l’avocat de la défense, Me Maxime Roy, jeudi dernier.

La jeune femme, dont l’identité est protégée par un interdit de publication, a admis avoir accepté de participer à un documentaire sur le processus judiciaire préparé par deux journalistes du Bureau d’enquête de Québecor.

Elle a d’abord rappelé, comme elle l’avait dit dans son témoignage initial, que la raison pour laquelle elle n’avait porté plainte qu’en 2020 pour des événements survenus en 2017 était surtout liée au fait qu’elle avait peur que sa famille, ses amis, ses proches soient mis au courant. 

Elle a précisé que c’est à la suite de rencontres où on lui avait expliqué que son identité serait protégée par la loi, qu’elle était finalement allée de l’avant. Toutefois, lors de l’arrestation de M. LeBel en décembre 2020, certains éléments d’information véhiculés par un journaliste sur les réseaux sociaux dans l’heure suivante avaient permis de déduire son identité, détails qui avaient été largement repris par l’ensemble des médias et un commentateur l’avait même nommée.

 «Ç’a été la pire journée de ma vie», a-t-elle affirmé, disant se demander si quelqu’un en position d’autorité allait intervenir pour s’assurer que la loi soit respectée et pour aviser les médias de cesser de publier ces détails.

Évidemment, sa famille n’avait pas tardé à être informée, allant jusqu’à sa grand-mère qui l’avait appelée pour prendre de ses nouvelles. «Je n’ai jamais autant pleuré de ma vie», a-t-elle raconté.

Elle a ensuite expliqué avoir été convaincue par le sérieux de la démarche des journalistes qui l’avaient approchée, allant jusqu’à considérer de témoigner à visage découvert dans le documentaire. Son objectif était alors d’aider à démystifier le système judiciaire, de raconter le processus et comment elle l’a elle-même vécu.

«Je voulais transformer ces deux événements traumatisants (l’agression elle-même et les révélations entourant son identité trois ans plus tard) en quelque chose de positif.»

Lorsque Me Roy lui a demandé pourquoi elle n’en avait pas parlé, elle a simplement répondu qu’on ne lui avait posé aucune question à ce sujet et qu’elle estimait que «ça n’a pas de rapport avec les faits de la cause comme telle».

Cet événement surprise est survenu alors que tout était en place pour la dernière étape avant que le jury ne se retire pour délibérer au palais de justice de Rimouski, soit les directives du juge Serge Francoeur, lorsque la défense a demandé une réouverture d’enquête afin de présenter de nouveaux faits.

La défense devait ensuite ajouter cet élément à sa plaidoirie avant que le juge ne donne ses instructions.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne