Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Salve de critiques contre l'adoption précipitée de la réforme Dubé

durée 10h53
8 décembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
durée

Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — Huit mois après avoir déposé sa volumineuse réforme du réseau de la santé avec laquelle il promettait que «les colonnes du temple (allaient) shaker», le ministre Christian Dubé est pressé d’en finir et d’adopter sa «Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace» sous bâillon. Plusieurs groupes déplorent cet empressement et s’inquiètent des conséquences d’une telle précipitation.

Depuis le début de la démarche, en mars dernier, l’Association des conseils multidisciplinaires du Québec (ACMQ) considère que le processus est «bâclé» et empreint d’«improvisation». On déplore des consultations expéditives en amont de l’étude du projet de loi, puis l’ajout de dizaines d’amendements en cours de route, ce qui laisse croire à un manque de préparation et de rigueur dans la rédaction initiale du projet de loi, soutient-on.

Rappelons que le projet de loi 15 est l’un des plus imposants jamais étudiés par l’Assemblée nationale. Dans sa version originale, il comptait 1180 articles venant réécrire entièrement l’actuelle Loi sur les services de santé et les services sociaux. L’élément majeur au cœur de la réforme consiste en la création d’une société d’État nommée Santé Québec qui aura le mandat de gérer les opérations du réseau de la santé.

Du côté des Médecins québécois pour le régime public (MQRP), on s’interroge aussi sur le bien-fondé d’adopter la réforme à toute vapeur alors qu’il reste des centaines d’articles qui n’ont pas été analysés et débattus en commission parlementaire. On martèle l’importance capitale que revêt l’organisation des soins pour l’ensemble de la population et qu’il faudrait accorder tout le temps et les énergies nécessaires pour s’assurer que le travail soit bien fait.

Pour la Coalition solidarité santé, l’urgence démontrée par le ministre trahit le fait que des travaux sont déjà en cours et que le gouvernement s’est donné un calendrier serré pour enclencher les prochaines étapes. On s’indigne de voir une poignée d’élus s’arroger le pouvoir d’imposer une réforme aussi majeure au projet de société des Québécois, c’est-à-dire un réseau public avec un accès universel aux soins.

À la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le problème n’est pas tant la précipitation à l’adopter, mais plutôt la réforme elle-même. De l’avis de son président, le Dr Marc-André Amyot, il s’agit d’un nouveau brassage de structure qui ne s’attaque à aucun des réels problèmes d’accès aux soins. 

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Ugo Giguère, La Presse Canadienne