Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Santé Québec démontre que la prise en charge pour le soutien à domicile s'améliore

durée 04h30
4 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
durée

Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Santé Québec se réjouit que depuis son entrée en fonction deux indicateurs soient au vert en termes de soins à domicile. En comparaison avec l'an dernier, 9300 usagers de plus bénéficient de soutien à domicile et la liste d'attente pour un premier service a chuté de 12 %. Cependant, on observe une réduction du nombre d'heures offertes.

En 2024-2025, au Québec, 395 700 personnes ont reçu des services à la maison, ce qui représente une hausse de 2,4 % par rapport à la période précédente. Un total de 38,2 millions d'heures ont été prodiguées cette année, soit 400 000 heures de moins qu'en 2023-2024.

Paul Guyot, directeur des services résidentiels, hébergement à Santé Québec, attribue les résultats à trois choses principales. Les charges de cas (temps passé avec les usagers) ont été revues; les routes que parcourt le personnel ont été optimisées pour voir le plus d'usagers possible; et la charge administrative a été réduite.

La diminution de la paperasse a permis de récupérer plus de 100 000 heures qui sont désormais consacrées aux soins directs, affirme Santé Québec.

À propos de la diminution du nombre d'heures aux usagers, M. Guyot assure que l'évaluation des personnes vise toujours à répondre à leur besoin, mais avec le bon type d'intervention. «Dans certains cas, le besoin peut être répondu par quelqu'un d'autre que le réseau directement. Et des fois, le besoin s'est aggravé avec le temps et ce n'est peut-être plus du soutien à domicile ou du maintien à domicile la solution pour cette personne, mais c'est peut-être de l'hébergement», explique-t-il.

«À partir d'un certain nombre d'heures à domicile, ça devient compliqué de maintenir quelqu'un à domicile, pour sa sécurité, sa qualité de vie et pour la qualité de vie de ses proches. [...] On essaye de faire des généralités du soutien à domicile, mais il faut comprendre que c'est vraiment une situation avec un usager au cas par cas sur l'ensemble de la province», dit-il.

Les raisons qui expliquent la baisse du nombre d'heures sont multifactorielles. «Il y avait des surplus budgétaires, à un autre moment il y en avait moins. Il y avait de la main-d'œuvre indépendante dans les établissements qui était très déployée avant l'année dernière, ça a été complètement arrêté dans le réseau dans la dernière année. Ce sont des éléments qui ont des impacts sur les chiffres», affirme M. Guyot.

Appelé à commenter les données de Santé Québec, J. Benoit Caron, directeur général du réseau de coopération des entreprises d'économie sociale d'aide à domicile (EÉSAD), souligne que d'intervenir plus rapidement chez certaines personnes fait en sorte que leur santé ne se détériore pas aussi rapidement, ce qui requiert moins d'heures de services. Il pourrait s'agir d'une piste d'explication, selon lui.

«Un virage en train de s'opérer»

Les indicateurs des EÉSAD sont également positifs. Un de leur programme administré par le régime d'assurance maladie du Québec montre des bilans encourageants. «Pour l'année 2024-2025, que ce soit en nombre d'heures ou nombre d'usagers, sous tous les aspects, la croissance varie de 8 à 11 %», indique-t-il.

Par exemple, on recense 6,1 millions d'heures de services, soit environ 200 000 de plus que l'an dernier.

Les entreprises d'économie sociale sont un prestataire externe au réseau de la santé, mais qui travaillent avec lui de façon à compléter l'offre de service. «Je ne veux pas mettre des lunettes roses, mais au moment où on se parle, je ne vois que des améliorations», mentionne M. Caron.

Il est d'avis qu'«un virage est en train de s'opérer». Il parle notamment de l'élargissement du programme d'exonération financière des services d'aide domestique. «Nous, ce qu'on revendique depuis deux ans, c'est d'inclure aussi les services d'assistance personnelle et les services de répit et la réceptivité elle est bonne.»

Cesser de multiplier les intervenants

En collaboration avec Santé Québec et le ministère de la Santé, les EÉSAD vont participer à des projets pilotes dans certaines régions du Québec dans l'objectif de déployer l'ensemble des services à compter du printemps 2026. «Ce qu'on a revendiqué, on a été entendu», affirme M. Caron.

Les EÉSAD ont formé à ce jour 3500 aides à domicile pour faire des services d'assistance personnelle et 250 autres seront formés cet automne. «On favorise une intervention mixte, c'est-à-dire si on a une aide à domicile qui s'en va faire du ménage, si elle est formée, elle pourra aussi aider la personne à s'habiller, à se laver, etc. Donc, on n'aura pas une multiplication des intervenants», souligne M. Caron.

Paul Guyot rappelle par ailleurs qu'une politique sur le soutien à domicile est attendue cet automne. «Le soutien à domicile, c'est vraiment l'orientation privilégiée que ce soit par le ministère ou par Santé Québec. C'est vraiment l'orientation vers laquelle on se tourne énormément. [...] Le maintien à domicile, c'est aussi le souhait de la population», dit-il, ajoutant qu'au-delà des chiffres, les soins et services permettent aux personnes de rester chez elles le plus longtemps possible, ce qui leur donne une qualité de vie.

La couverture en santé de La Presse Canadienne est soutenue par un partenariat avec l'Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable de ce contenu journalistique.

Katrine Desautels, La Presse Canadienne