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Six nourrissons nés avec la rougeole congénitale de mères non vaccinées en Ontario

durée 07h34
9 juin 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

TORONTO — Six nourrissons sont nés avec la rougeole congénitale en Ontario depuis le début de l'épidémie l'automne dernier, ayant été infectés in utero par des mères non vaccinées, selon le médecin hygiéniste en chef de l'Ontario.

Le docteur Kieran Moore affirme que ces nourrissons se sont rétablis, mais que leur infection aurait pu être évitée si leurs mères avaient été vaccinées et protégées contre la rougeole.

La rougeole congénitale peut entraîner de graves complications, notamment une inflammation du cerveau et la mort.

Jeudi, le docteur Moore a annoncé qu'un nourrisson né prématurément et infecté par la rougeole était décédé dans le sud-ouest de l'Ontario. Il a précisé que le nourrisson souffrait d'autres complications médicales graves, non liées au virus.

En entrevue avec La Presse Canadienne, le docteur Moore a indiqué que 40 femmes enceintes ont été infectées par la rougeole en Ontario, et que seulement deux étaient vaccinées.

Le docteur Moore suggère aux femmes enceintes non vaccinées de s'isoler si elles vivent dans une communauté où des cas de rougeole sont actifs. Les autorités sanitaires ont signalé plus de 2000 cas dans la province depuis le début de l’épidémie en octobre.

Le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (RRO) n’est pas recommandé aux femmes enceintes, car il contient un virus vivant qui pourrait théoriquement être transmis au fœtus.

Le Comité consultatif national de l’immunisation recommande aux femmes enceintes non vaccinées de recevoir une dose d’immunoglobuline intraveineuse dans les six jours si elles sont exposées à la rougeole.

Cependant, le docteur Moore a déclaré que ce message se heurte à des obstacles similaires à ceux liés aux doutes sur la vaccination.

«Certaines personnes, si elles ne veulent pas de vaccin, pourraient ne pas vouloir d’immunoglobuline non plus. Il s’agit peut-être d’un choix philosophique», a expliqué le docteur en entrevue vendredi.

Dans un éditorial publié lundi dans le Journal de l’Association médicale canadienne, la docteure Catherine Varner soutient que les femmes enceintes «portent le fardeau» de l’épidémie de rougeole au Canada.

«Les femmes enceintes sont souvent plus à risque que la population générale en cas d'épidémie de maladies infectieuses. Elles ne peuvent donc pas être négligées dans les stratégies de prévention et les interventions des systèmes de santé», a écrit la docteure Varner.

Un «très petit sous-groupe» en cause

Le docteur Moore a affirmé que la grande majorité des femmes enceintes en Ontario sont entièrement vaccinées contre la rougeole.

«Seul un très petit sous-groupe de personnes ayant choisi de ne pas se faire vacciner présente des complications», a-t-il ajouté.

«Je sais que certains penseront que le verre est à moitié vide. Vous savez, atteindre ce niveau de protection face aux risques mondiaux est, à mon avis, tout un exploit.

«J'aimerais atteindre 100 %, mais nous devons collaborer avec les communautés qui ont choisi de ne pas se faire vacciner, et c'est une discussion longue et difficile à laquelle tous nos travailleurs de la santé sont engagés, je crois.»

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Hannah Alberga, La Presse Canadienne