Tir groupé sur les libéraux pour leur hausse de 8 % du budget principal des dépenses


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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Conservateurs et bloquistes reprochent aux libéraux leur hausse de 8 % dans le budget principal des dépenses, l'opposition officielle allant même jusqu'à accuser le premier ministre Mark Carney de faire «pire» que son prédécesseur, Justin Trudeau.
«Jamais je n'aurais pu croire que ces gens-là allaient faire pire que Justin Trudeau!», a lancé jeudi le député conservateur Gérard Deltell.
Sa collège Dominique Vien a fait valoir que cela enlève de la crédibilité à la volonté réelle des troupes de M. Carney de mener un resserrement des dépenses.
«Récemment, à Lévis, 10 000 personnes ont eu recours à des banques alimentaires. C'est deux fois plus qu'en 2021. (...) Pendant ce temps, les libéraux promettent de réduire les dépenses le matin, puis les augmentent en après-midi de 8 %», a dit la députée de Bellechasse—Les Etchemins—Lévis.
Le budget principal des dépenses est un document déposé chaque année au Parlement afin que le gouvernement obtienne l'autorisation d'effectuer des dépenses.
Déposé mardi, le document demande aux élus de donner leur sceau d'approbation à 489,9 milliards $ en dépenses pour 2025-2026.
Cela représente une hausse de 37,7 milliards $ par rapport à ce qui était prévu pour 2024-2025, soit de 8,39 %, selon les documents officiels.
Les deux principaux partis d'opposition ont talonné les libéraux, jeudi, en période des questions sur ces dépenses. La pilule est selon eux d'autant plus difficile à avaler étant donné que le gouvernement repousse le dépôt du budget 2025 à l'automne plutôt qu'au printemps.
«Et ça, c'est avant les baisses d'impôt et les plus de 200 milliards $ de nouvelles dépenses qu'il veut faire adopter cette session. C'est farfelu (...) de présenter ces mesures-là sans dévoiler l'état exact des finances publiques», a déploré le bloquiste Yves Perron.
Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, lui a répondu que de déposer le budget à l'automne plutôt qu'au printemps est «une façon prudente de faire les choses».
«Ce sera un budget ambitieux, un budget qui va nous permettre de bâtir le Canada de demain (…) et je sais que c'est exactement ce à quoi les Canadiens et les Canadiennes s'attendent. C'est de bâtir une économie forte, la plus forte économie du G7 et un Canada résilient», a-t-il ajouté.
Autrement, les ministres n'ont pas répondu directement aux questions sur la hausse de 8 % de dépenses, se contentant de défendre leur projet de baisse d'impôts.
Les libéraux proposent de faire passer de 15 % à 14 % le taux d'imposition de la première tranche de revenu, et ce, d'ici au 1er juillet. Ils ont déposé une motion de voies et moyens pour passer de la parole aux actes.
Les conservateurs, bien qu'ils jugent cette baisse d'impôts trop modeste, ont signalé qu'ils allaient appuyer la motion libérale.
L'adoption d'une motion de voies et moyens est nécessaire avant que le gouvernement puisse aller de l'avant avec un projet de loi ayant des implications fiscales.
La motion de voies et moyens inclut aussi d'autres mesures, comme celle d'éliminer la TPS sur l'achat d'une première propriété neuve d'une valeur de 1 million $ ou moins.
Émilie Bergeron et Helen Moka, La Presse Canadienne