Un autre député caquiste demande à son gouvernement d'écouter les régions


Temps de lecture :
2 minutes
Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — Un deuxième député caquiste est sorti sur la place publique pour demander à son parti d'écouter les régions.
Après Daniel Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), c'était au tour de Pierre Dufour (Abitibi-Est) d'affirmer que le gouvernement doit se rapprocher des régions qui l'ont élu.
«Le risque pour la CAQ? La CAQ a été élue par beaucoup de représentativité régionale, que ce soit l'Abitibi-Témiscamingue, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord, la Gaspésie.»
«La CAQ doit vraiment prendre le temps de prendre le pouls des régions et des enjeux régionaux qu'on a», a lancé M. Dufour en mêlée de presse à l’Assemblée nationale, jeudi.
Il a cité une étude réalisée par la firme Aviseo, qui conclut qu'à chaque année, l'Abitibi-Témiscamingue verse davantage au gouvernement du Québec qu'elle n'en reçoit en retour.
Ce déficit fiscal annuel pourrait atteindre 822 millions $, selon l'analyse.
«L'étude démontre qu'on devrait en avoir plus», a déclaré M. Dufour, qui encourage les autres régions du Québec à réaliser ce type d'étude économique.
La CAQ a-t-elle oublié les régions?
Jeudi, le président de la Conférence des préfets de l'Abitibi-Témiscamingue, Jaclin Bégin, s'était déplacé au parlement pour remettre l'étude au ministre responsable de sa région, le député de Trois-Rivières, Jean Boulet.
La CAQ, «nous a oubliés», a déclaré M. Jaclin en mêlée de presse. «Simplement d'adapter des programmes pour les régions, ce serait un pas énorme en avant», a-t-il dit.
Il a ajouté avoir été «très content» d'entendre Daniel Bernard déplorer la semaine dernière, en entrevue à Radio-Canada, qu'aucun élu de sa région ne fasse partie du conseil des ministres.
«Le poids du conseil des ministres, il est au sud de la province», avait affirmé M. Bernard. Il a dû par la suite s'excuser à son caucus pour ses propos.
Interpellé jeudi sur les enjeux en Abitibi-Témiscamingue, le ministre Boulet a admis que la CAQ pouvait s'améliorer. «On est évidemment perfectible», a-t-il dit.
Il a reconnu que «les investissements publics sont plus concentrés dans les grands centres où il y a une masse critique (de population) plus importante».
M. Boulet a cependant souligné qu'en Abitibi, le gouvernement avait «un bureau régional en immigration», et qu'il accompagnait les entreprises «pour les blocs d'énergie» et «les projets miniers».
Caroline Plante, La Presse Canadienne