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Un Canadien coincé en Iran affirme que le Canada n'a «presque rien» fait pour l'aider

durée 12h09
23 juin 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

Un professeur de la Colombie-Britannique coincé en Iran a affirmé que les autorités lui ont dit que le gouvernement canadien ne pouvait «presque rien» faire pour l'aider, lui et sa famille.

Simon Jannesar, professeur de génie à l'Université Simon Fraser, a indiqué dans un courriel que les communications sont extrêmement limitées et que les autorités canadiennes ne semblent pas avoir de plan pour gérer la situation.

L'épouse et les deux jeunes enfants de M. Jannesar s'étaient rendus en Iran avant les frappes israéliennes contre le pays. Il a expliqué à ses étudiants qu'au début du conflit, il n'avait eu d'autre choix que de les rejoindre.

Les États-Unis ont rejoint le conflit en fin de semaine en bombardant les sites nucléaires iraniens. L'espace aérien étant désormais fermé, la famille n'a aucun moyen de sortir.

Dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne à 3 h 45, heure locale, dimanche, pendant une brève période d'accès à l'internet, le professeur a raconté que les communications sont extrêmement limitées et qu'il est impossible de recevoir des appels de l'extérieur du pays.

M. Jannesar a mentionné avoir réussi à appeler une ligne d'urgence du gouvernement canadien, mais, après des heures de discussion, on lui a d'abord demandé de remplir un formulaire en ligne, malgré l'absence de connexion internet.

«Finalement, un agent a eu la gentillesse de le faire par téléphone. Mais après de nombreux échanges, ils m'ont dit qu'ils ne pouvaient pratiquement rien faire», a témoigné M. Jannesar.

«À ma question : "Quel service proposez-vous exactement sur cette ligne d'urgence ?", leur réponse a été du genre : "Nous répondons à vos questions ! Et aux appels ! Et si vous n'étiez pas Canadien, nous ne répondions pas à vos questions !"», a-t-il ajouté.

Un étudiant de M. Jannesar a partagé un message de lui la semaine dernière, décrivant la situation du professeur sur un forum en ligne, avant l'attaque américaine.

Dans ce message adressé à sa classe, le professeur a indiqué qu'il essayait toujours de diffuser des cours enregistrés malgré la guerre.

«Comme vous pouvez probablement l'entendre dans l'enregistrement de ma neuvième leçon, c'est littéralement comme une zone de guerre avec des explosions qui se produisent de temps à autre», a-t-il écrit, demandant à ses étudiants de l'aider à faire connaître sa situation.

Un porte-parole de l'Université Simon Fraser a confirmé qu'un de ses professeurs était coincé en Iran, mais a indiqué qu'il ne pouvait pas fournir l'enregistrement de la séance décrite par M. Jannesar, l'accès étant limité aux étudiants.

Dans son courriel, Simon Jannesar a affirmé que les responsables canadiens avec lesquels il s'est entretenu étaient «aimables et respectueux» et qu'il ne voulait pas se montrer «dur» à leur égard.

«Mais il n'y a en réalité aucun plan de gestion derrière tout cela et ce qu'ils proposent n'est pas clair. Leurs courriels ne précisent même pas ce qu'ils font ou peuvent faire», a-t-il avancé.

M. Janesar a précisé que l'internet a été coupé pendant plusieurs jours avant une brève période d'accès.

L'université a indiqué qu'un deuxième membre du personnel qui se trouvait en Iran avait réussi à passer en Turquie.

«Nous surveillons la situation de près, et la sécurité et le bien-être des membres de la communauté de (l'Université Simon Fraser) demeurent notre priorité absolue», a déclaré un porte-parole.

Il a ajouté que «les possibilités de quitter la région sont extrêmement limitées» et que le professeur bloqué avait été encouragé à contacter le fournisseur international de services de santé et de sécurité de l'université et le Centre de surveillance et d'intervention d'urgence du Canada pour obtenir une assistance consulaire.

Alors que l'espace aérien iranien est fermé, les points de passage terrestres vers la Turquie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont des options possibles pour les Canadiens qui tentent de quitter l'Iran, selon Affaires mondiales Canada.

Il est conseillé aux Canadiens en Israël, dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et en Iran de «rester à proximité d'un abri anti-bombes ou être prêt à (se) mettre à l'abri dans une structure solidifiée, loin des fenêtres», peut-on lire sur une page web d'Affaires mondiales Canada.

Nono Shen, La Presse Canadienne