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Un exécutif d'enseignants de Toronto s'oppose à l'arbitrage et à la perte de la grève

durée 15h02
8 septembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

TORONTO — La plus importante section locale au sein de la Fédération des enseignantes et des enseignants des écoles secondaires anglophones de l'Ontario (FEESO) a déclaré à ses membres qu'elle s'opposait à l'accord de principe conclu entre le syndicat et le gouvernement pour encadrer le processus de négociation.

En vertu de l'entente de principe conclue le mois dernier entre la FEESO et le gouvernement, les parties continueraient de négocier pour la conclusion d'une nouvelle convention collective jusqu'au 27 octobre. À l'issue de ce processus, tout point encore en litige serait soumis à l'arbitrage exécutoire, ce qui éliminerait tout risque de grève de ces enseignants.

Mais cette entente de principe doit d'abord être ratifiée par les membres du syndicat provincial, et certains signes de dissidence sont apparus vendredi alors que débutait le vote.

Dans un message transmis à ses membres, l'exécutif de l'unité locale de Toronto exprimait ses inquiétudes face à l'arbitrage exécutoire et à la suppression du droit de grève.

L'exécutif local rappelle que la possibilité de déclencher une grève constitue l'une des pierres angulaires du mouvement syndical, un droit qui a été âprement défendu au fil des ans. L'exécutif de Toronto estime qu'abandonner volontairement ce droit pourrait potentiellement créer un dangereux précédent pour les travailleurs de l'éducation et l'ensemble du mouvement syndical.

La présidente du syndicat provincial, Karen Littlewood, a déclaré qu'elle savait que certains membres ne seraient pas d'accord avec cette approche. Mais elle a déclaré en entrevue qu'on saura véritablement à la fin du vote de ratification, le 27 septembre, ce qu'en pensent les membres.

«Tout comme mon exécutif, j'estime que c'est la meilleure voie possible pour parvenir à un accord dès maintenant, en septembre 2023», a-t-elle déclaré. 

Si cette voie est rejetée, les négociations se poursuivront, mais la FEESO demandera également à ses membres s'ils veulent accorder un mandat de grève à leur comité de négociation, a déclaré Mme Littlewood.

«On n'ira peut-être pas devant un arbitre, a-t-elle déclaré. Je pense que ce serait merveilleux si le gouvernement prenait cela comme un signe et disait: ''Oui, vous savez quoi, mettons des offres substantielles sur la table''.»

Le comité de négociation a rencontré les représentants du gouvernement jeudi pour la première fois depuis que l'entente de principe sur le processus a été conclue et il y a eu «un peu de mouvement» à la table, a déclaré Mme Littlewood.

Au cabinet du ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, on espère que la FEESO et les trois autres syndicats d'enseignants en Ontario accepteront ce processus. «Notre gouvernement est déterminé à garder les enfants en classe pendant les trois prochaines années sans menace de grève», a écrit la porte-parole, Grace Lee.

Les trois autres syndicats — représentant les enseignants du primaire public anglophone, les enseignants catholiques anglophones et les enseignants du système francophone — ont tous déclaré qu'ils ne pouvaient pas envisager d'adhérer à ce mécanisme pour le moment.

Les syndicats des enseignants du primaire public anglophone et des enseignants catholiques anglophones devraient demander des mandats de grève à leurs membres cet automne.

Allison Jones, La Presse Canadienne