Un festival de musique sud-asiatique pendant le Stampede à Calgary


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Par La Presse Canadienne, 2025
CALGARY — Pour ceux qui n'ont pas forcément envie de chausser leurs bottes de cowboy au Stampede de Calgary, il y a le Stampede Mela.
Cet événement se présente comme le plus grand festival de musique sud-asiatique pour les plus de 18 ans en Amérique du Nord et débute vendredi à Fort Calgary, non loin de la grande roue du Stampede.
«Il y a environ quatre ou cinq ans, nous avons décidé de nous impliquer dans le monde de la musique sud-asiatique à Calgary, car le Stampede est devenu une scène de festival de musique assez importante», a expliqué l'organisateur Amar Duhra, lors d'une entrevue.
«Notre objectif était d'intégrer une représentation de la communauté sud-asiatique, a-t-il dit. Nous souhaitons apporter une approche plus multiculturelle au Stampede, plutôt que la musique country habituelle, façon rodéo.»
M. Duhra a imaginé le concept avec son ami Jas Toor.
L'année dernière, ils ont organisé un festival intérieur avec quelques groupes de musique et 2000 personnes. Cette année, l'événement se déroulera à l'extérieur: 22 artistes seront présents et l'objectif est de 5000 participants. Environ 3000 billets ont déjà été vendus.
«La ville compte une très forte population sud-asiatique, et il n'existe pas vraiment de programmation pour ce type de population, ni pour d'autres», a soutenu M. Toor.
«Au fil des mois, le phénomène a pris une ampleur bien supérieure à ce que nous avions prévu.»
Il n'y aura ni violons ni guitares sur table au Mela. La musique est du bhangra, originaire de la région du Pendjab. Elle repose sur un rythme puissant joué par un tambour à deux faces appelé dhol. Au fur et à mesure de son évolution, elle a été mélangée au hip-hop, connu sous le nom de folk hop, et à la musique rap.
«Une grande partie de la musique est désormais électronique, a expliqué M. Duhra. Les sons de batterie et de basse sont très présents dans la musique indienne.»
Environ la moitié des visiteurs sont issus de la communauté sud-asiatique de Calgary. D'autres viennent d'Edmonton, de Vancouver, de Californie, de Seattle et de Miami.
M. Duhra a dit que le festival ne visait pas à dénaturer le Stampede de Calgary. Lui et M. Toor ont grandi à Calgary et sont fiers du plus grand spectacle en plein air au monde. Leur initiative vise simplement à combler un vide.
«Pour nous, ce n'est pas une compétition, au sens où nous essaierions de voler des gens à d'autres spectacles, a-t-il soutenu. En fait, nous sommes simplement très fiers de notre culture.»
«Nous sommes très fiers de nos origines. Nous savons qu'il y a une population importante ici et nous voulons qu'elle soit représentée.»
M. Toor s'attend à ce que de nombreux participants soient vêtus de chapeaux et de bottes de cowboy. Mais au lieu de crêpes, ils anticipent quelque chose de plus traditionnel, comme des samoussas.
«Je ne pense pas qu'on puisse dissocier l'essence même du Stampede de tout ce qui se passe à ce moment. Je pense que c'est une bonne chose que les cultures se mélangent.»
La plupart des artistes sont canadiens. Sultaan, un musicien punjabi connu pour avoir largement contribué au rap punjabi, est originaire de Moose Jaw, en Saskatchewan.
Parmi les autres artistes, on compte Chani Nattan, Ar Paisley, Inderpal Moga, BK, OG Ghuman, Intense, Big Ghuman, Mohitveer, Jay Trak, Bhalwaan, HRJXT, G Funk, A4, Gmafia, Signature By SB, Cheema, 4MXN, Shally Rehal, Gav, Yuvy, Kanda Music, Indus et DJ Jazzy Hans.
Bill Graveland, La Presse Canadienne