Un groupe sidérurgique demande l'aide d'Ottawa pour faire face aux droits de douane

TORONTO — La présidente de l'Association canadienne des producteurs d'acier (ACPA) estime qu'il est urgent que le gouvernement fédéral intervienne et soutienne l'industrie confrontée aux menaces des droits de douane américains.

Le président américain Donald Trump a doublé les droits de douane sur l'acier et l'aluminium importés à 50 % à compter de mercredi. Ce niveau punitif aura pour effet de bloquer les exportations vers le pays, juge Catherine Cobden, présidente et cheffe de la direction de l'ACPA.

Selon elle, l'industrie espérait un répit de dernière minute, mais, en l'absence d'un tel sursis, les entreprises ont été contraintes d'arrêter les camions déjà en route, car exporter vers les États-Unis n'était plus rentable.

Elle a affirmé qu'en raison des droits de douane de 25 % en vigueur depuis le 12 mars, l'industrie sidérurgique canadienne a déjà perdu près de 700 emplois et que les expéditions ont diminué de 30 % en avril. Or, les droits de douane de 50 % menacent l'existence même de cette industrie qui expédiait la moitié de sa production aux États-Unis.

Le gouvernement canadien doit intervenir en augmentant ses propres droits de douane afin de protéger l'industrie des importations d'acier artificiellement bon marché en provenance de Chine, a-t-elle avancé.

Le Canada a bel et bien instauré des droits de douane de 25 % en octobre dernier sur les produits d'acier et d'aluminium provenant directement de Chine, mais Mme Cobden souhaite que ces droits de douane soient étendus à l'acier fondu et coulé en Chine, mais transformé dans d'autres pays.

Ian Bickis, La Presse Canadienne