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Un jeu de l'Î.-P.-É. révèle le potentiel dévastateur des changements climatiques

durée 11h12
15 juin 2024
The Canadian Press, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par The Canadian Press, 2024

CHARLOTTETOWN — À la fin de sa présentation lors d'un événement du Jour de la Terre à Charlottetown, Adam Fenech, professeur à l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard, a utilisé un jeu vidéo pour simuler les effets de l'élévation du niveau de la mer dans la province.

Adam Fenech a déclaré que le public avait le souffle coupé en voyant des zones qu'ils connaissaient, peut-être même leurs maisons, inondées. Alors qu'il évaluait la réaction dans la pièce, il a pensé: «Oh, nous tenons quelque chose ici.»

C'était il y a environ 10 ans.

Aujourd’hui, le jeu vidéo – désormais mis à jour et offrant une meilleure résolution – est devenu un outil important pour aider l’Île-du-Prince-Édouard. Les habitants comprennent les conséquences de l'érosion côtière provoquée par l'élévation du niveau de la mer et les inondations sur les communautés.

Appelé «CoastaL Impacts Visualization Environment», ou CLIVE, le jeu sera bientôt lié au site web du gouvernement provincial, et le mois prochain M. Fenech se rendra dans huit endroits de l'île pour présenter la technologie et montrer aux gens «la vulnérabilité de leurs propres propriétés ou de leurs propriétés d'amis».

En aidant les gens à visualiser comment les ondes de tempête et l'érosion côtière peuvent transformer le territoire, le jeu vidéo fait appel au sentiment de vulnérabilité des gens et peut les pousser à agir pour protéger l'environnement, a-t-il indiqué.

Adam Fenech a produit CLIVE avec l'aide de ses étudiants, Alex Chen et Andrew Clark. Le jeu offre aux utilisateurs une vue sur la province, leur permettant, d'un simple clic, d'élever ou d'abaisser le niveau de la mer et d'augmenter ou de réduire l'érosion côtière.

Lors des précédentes présentations autour de l'île, «l'impact a été énorme», a souligné le professeur.

«Nous avons vu des gens pleurer en voyant leurs maisons inondées. Mais c'était un excellent outil pour montrer la vulnérabilité immédiate de certaines zones, s'il s'agissait de zones côtières de basse altitude ou si les taux d'érosion côtière sont très élevés dans leur région.»

En 2014, le jeu vidéo a remporté le prix Murray Pinchuk Community Builder, décerné par l'Institut des planificateurs professionnels de l'Île-du-Prince-Édouard, et a remporté un prix du Massachusetts Institute of Technology. Adam Fenech a également indiqué que la technologie du jeu a été exportée à Los Angeles pour aider cette ville à comprendre les risques d'érosion côtière.

Des recherches menées par M. Fenech et d'autres il y a quelques années, à l'aide de photos aériennes de 1968 et 2010, ont montré qu'environ 28 centimètres de côte disparaissent chaque année à l'Île-du-Prince-Édouard. Leur modélisation prévoyait que dans 90 ans, plus de 1000 maisons, huit granges, sept belvédères, 42 garages, 17 phares, 146 bâtiments commerciaux, une éolienne et plus de 50 kilomètres de routes seraient menacés par l'érosion côtière.

La chose importante à retenir, dit-il, est que l’érosion côtière pourrait s’accélérer si le niveau de la mer monte plus rapidement et si les ondes de tempête sont plus fréquentes. L'érosion côtière, a-t-il déclaré, «se poursuit et a certainement été importante après l'ouragan Fiona», qui a frappé la province en tant que tempête post-tropicale en 2022.

Selon Adam Fenech, de nombreux insulaires savent que leur province s'érode lentement, mais le fait d'avancer rapidement les conséquences du changement climatique de manière virtuelle, sous les yeux des gens, produit un effet que les cartes ne peuvent pas produire.

«La réalité virtuelle est quelque chose qui atteint profondément le cœur et le cerveau des gens et qui leur permet de comprendre pleinement la vulnérabilité, bien mieux qu'une image statique ou celle de quelqu'un qui leur dit quelque chose, ou qu'un tableau montré par un climatologue sur un graphique, soutient-il. C'est très immersif. Cela leur permet d'entrer en contact avec la partie d'eux-mêmes qui est aussi le côté émotionnel, pas seulement le côté académique.»

La Presse Canadienne