Un policier de Victoria écope d'une suspension de 7 jours pour le décès d'une femme

VICTORIA — Un policier de Victoria, en Colombie-Britannique, a été suspendu sept jours sans solde après avoir été reconnu coupable d'une grave erreur de jugement en tirant avec une arme antiémeute dans une pièce enfumée en 2019, touchant une femme à la tête et la tuant.

L'arbitre Wally Oppal, nommé par l'organisme de surveillance de la police de la Colombie-Britannique, a annoncé la sanction jeudi, qualifiant le sergent Ron Kirkwood de bon policier qui a traversé une mauvaise passe lors d'une intervention difficile, ce qui a mené à des «circonstances catastrophiques».

M. Oppal avait statué le mois dernier que l'utilisation par le policier de l'arme antiémeute qui a tué Lisa Rauch, 43 ans, était «imprudente et inutile».

Il a précisé que le policier avait un dossier exemplaire et avait commis une grave erreur de jugement, mais non malveillante.

Il s'est dit convaincu que l'inconduite «compte tenu d'autres facteurs pertinents, ne justifie pas un congédiement, une rétrogradation ou une suspension prolongée».

Wally Oppal, ancien juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, nommé par le Bureau du Commissaire aux plaintes contre la police, a examiné les preuves contre l'agent et a conclu plus tôt que M. Kirkwood avait commis une faute en utilisant son arme sur Mme Rauch, qui souffrait d'une psychose liée à la drogue.

La décision de M. Oppal rendue le mois dernier indiquait que la police avait été appelée le jour de Noël 2019 dans un appartement de Victoria, où Mme Rauch consommait de la drogue et de l'alcool.

L'ordonnance précisait que, lorsque les policiers étaient entrés dans l'appartement, leur vue était obstruée par la fumée d'un incendie et qu'ils pensaient que Mme Rauch était debout, mais elle était assise et avait été touchée à la tête par deux projectiles en plastique.

Selon M. Oppal, les remords de M. Kirkwood étaient sincères et il est très peu probable qu'il récidive.

«Cependant, je dois considérer l'ensemble des circonstances, et l'incident en l'espèce était grave. Il a été passager et constituait une erreur de jugement. Je dois en tenir compte», a-t-il ajouté.

M. Oppal a mentionné que l'agent était en congé maladie et avait manqué «une période importante» de son travail pour traiter son stress post-traumatique consécutif au décès.

Parmi ses recommandations, le service de police de Victoria devrait prendre des mesures pour s'assurer que les agents de première ligne portent des caméras corporelles.

M. Oppal a reconnu que le service s'attend à recevoir cet équipement dans les années à venir.

Selon lui, la communication entre le service et la famille de la victime manquait de sensibilité, notamment en raison de retards dans la transmission des informations et de «multiples cas de désinformation».

Il a également critiqué la communication entre le service et M. Kirkwood, soulignant que l'agent avait été informé du décès de la femme par texto.

«J'accepte pleinement le traumatisme qu'il a subi et je reconnais ce qu'il a traversé. À mon avis, il aurait pu être traité avec beaucoup plus de sensibilité», a souligné M. Oppal.

Wolfgang Depner, La Presse Canadienne