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Une centaine de manifestants à Québec pour lancer un message au gouvernement Legault

durée 16h21
1 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

De nombreux citoyens se sont rassemblés lundi après-midi devant l'Assemblée nationale, à Québec, pour afficher leur mécontentement envers la Coalition avenir Québec (CAQ) et exiger qu'elle déclenche immédiatement des élections générales au Québec.

Plus d'une centaine de participants étaient sur les lieux, selon Matthieu Brien, l'organisateur de cette initiative citoyenne appuyée par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). La manifestation s'est déroulée dans le calme sans aucun débordement, a-t-il indiqué.

Parmi les dossiers qui suscitent de la grogne auprès de la population, il y a le projet de loi 89 qui pourrait restreindre le droit de grève des travailleurs et le projet de loi 93 qui permettrait l'expansion du site d'enfouissement de l'entreprise américaine Stablex, à Blainville.

Les manifestants exhortent le gouvernement de déclencher des élections générales au plus vite, mais tout porte à croire que le processus électoral suivra son cours et que les citoyens seront appelés aux urnes à l'automne 2026.

M. Brien en est bien conscient et ne s'attend pas à des élections anticipées. «Peut-être que ce sera ses députés qui entendront le message. Moi, je ne me fie pas trop sur François Legault», lâche-t-il en entrevue au bout du fil.

Étant employé d'Hydro-Québec depuis près de 20 ans, la «privatisation partielle» de la société d'État est en quelque sorte l'étincelle qu'il l'a motivé à se mobiliser, explique M. Brien. «De s'attaquer ainsi à l'héritage de René Lévesque en privatisant partiellement Hydro-Québec, je trouvais ça complètement immonde et ça méritait une très grande réponse de la population», dit-il.

Les revendications citoyennes ne sont pas vaines, a affirmé en entrevue Martine Ouellet, ancienne députée péquiste et désormais cheffe de Climat Québec. Elle était sur place à la manifestation, qui sert selon elle à envoyer un message au gouvernement Legault.

Talonner les députés qui veulent garder leur siège

Mme Ouellet trouve par ailleurs qu'il est «honteux» pour la CAQ qu'il y ait autant de dossiers avec lesquels les citoyens sont en désaccord.

«Ce n'est pas un coup d'épée dans l'eau parce que c'est de la pression qu'on fait sur le gouvernement. C'est certain que les différents députés de la CAQ, ceux qui se représentent, souhaitent se faire réélire. Donc, ça leur fait de la pression, indique-t-elle.

«Et c'est un rapport de force que la société civile veut bâtir avec le gouvernement en place et c'est un message aussi aux autres partis politiques qui sont dans l'opposition et qui sont un petit peu tranquille», ajoute la politicienne, qui est ingénieure de formation.

Elle estime qu'on paie trop cher pour l'électricité au Québec et elle s'inquiète que cela s'aggrave. «Ils vont privatiser certains morceaux d'Hydro-Québec, des barrages jusqu'à 100 mégawatts. [...] Quand ils disent qu'Hydro-Québec est maître d'œuvre, c'est trompeur. Hydro-Québec sera un actionnaire, mais il y a aussi du privé, donc, ils vont créer une nouvelle coquille», explique Mme Ouellet.

Elle croit que «cette nouvelle coquille» fera de la gestion uniquement en fonction des profits. «Ce ne sera pas les employés d'Hydro-Québec ou des gens d'approvisionnement qui vont gérer les contrats, ça va être cette nouvelle coquille qui va gérer des contrats de construction.»

D'autre part, Martine Ouellet a confirmé qu'elle avait l'intention de se représenter aux prochaines élections provinciales sous la bannière du parti qu'elle a créé: Climat Québec. Elle a dit que le recrutement pour avoir un candidat dans les 125 circonscriptions du Québec allait bon train. En 2022, son parti avait 54 candidats en lice.

Katrine Desautels, La Presse Canadienne