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Une cérémonie civile s'est tenue à Montréal pour prêter serment à la nation du Québec

durée 17h02
19 novembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

MONTRÉAL — En solidarité avec les élus péquistes et solidaires qui ont refusé de prêter serment au roi Charles III en octobre, le Collectif Mon serment et la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB) ont tenu samedi leur propre cérémonie d’assermentation à l’église Saint-Jean-Baptiste de Montréal.

La cérémonie «libre, citoyenne et républicaine» permettait au public d’abjurer leur sujétion à la monarchie britannique, ainsi que de jurer allégeance au peuple québécois.

«C’est une question qui aurait dû être au cœur de notre actualité politique depuis longtemps, a souligné Sébastien Ricard, comédien et porte-parole du Collectif Mon serment. On essaye de faire entendre le point de vue de la société civile, qui a un rôle très important».

Les gens prononçaient un serment en deux actes et signaient ensuite un registre, tenu par souci «d’archiver l’événement».

«La validité est très certainement symbolique, mais pour nous, le symbolisme a vraiment de l’importance, précise M. Ricard. […] En prononçant ces paroles-là, les gens réalisent la gravité et la solennité du moment et des propos, et je crois que ça un impact pour eux avant tout».

Depuis 1867, les élus doivent prêter allégeance au peuple du Québec et à la couronne britannique afin de pouvoir siéger au Parlement.

Se détacher des «violences»

Marie-Anne Alepin, présidente de la SSJB de Montréal, estime que cette cérémonie citoyenne s’inscrit dans une action de plus grande envergure, qui vise «une libération de cette institution archaïque».

«C’est contradictoire, pour les élus, de prêter serment au roi et au peuple. L’État est laïque, et le roi émane du droit divin ; ça n’a donc plus sa raison d’être. Tous les partis s’entendent là-dessus», a-t-elle affirmé en entrevue.

Mme Alepin estime que cette initiative montre le désir du peuple québécois de se réapproprier son histoire, tout en n'oubliant pas les événements du passé.

«Il y a toute une violence qui est en arrière de cette couronne, qui rappelle beaucoup d’horreurs. […] Le colonialisme, les Premières Nations, les patriotes exilés du Québec et emprisonnés en Australie… On veut se détacher de ce serment-là et aller plus loin en se détachant complètement de la monarchie», a-t-elle expliqué, ajoutant que le débat n’était «pas une question partisane».

Au cours du passage de La Presse Canadienne à l'église Saint-Jean-Baptiste, samedi après-midi, la «cérémonie» ne faisait pas courir les foules.

Pour Pierre Houle, retraité, la participation à cette assermentation citoyenne est une question de «valeurs historiques».

«C’est contraire à notre histoire de prêter serment au roi. Ce genre d’initiative, c’est pour affirmer notre identité en tant que pays dans un autre pays», a-t-il affirmé après son abjuration, rappelant le traitement de la monarchie britannique à l’égard des Patriotes dans les années 1830.

Une manifestation se déroulera à Québec le 29 novembre – une journée qui marque le début des travaux parlementaires à l’Assemblée nationale –, organisée notamment par la SSJB, le Mouvement Québec français et la Coalition pour l’abolition de la monarchie au Québec. 

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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

Élo Gauthier Lamothe, La Presse Canadienne