Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Une députée caquiste mène une charge à fond de train contre la FAE

durée 13h16
23 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — La députée caquiste de Vimont, Valérie Schmaltz, a mené vendredi une charge à fond de train contre la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), devenue un «bras armé politique», selon elle.

Mme Schmaltz participait, avec le ministre du Travail Jean Boulet, à une interpellation de Québec solidaire sur «l'importance des grèves comme moteur des avancées sociales dans l'histoire du Québec».

Tout au long de l'exercice, les deux caquistes ont plutôt souligné les impacts négatifs des grèves en moussant leur projet de loi 89, jusqu'à ce que Mme Schmaltz lève le ton pour cibler la FAE.

Pendant cinq semaines en 2023, ce syndicat d'enseignants s'est «obstiné» et a privé 400 000 élèves du primaire et du secondaire, dont 100 000 avaient des besoins particuliers, de leur droit à l'éducation, a-t-elle lancé.

La FAE a persisté, «sans même offrir un fond de grève à ses membres, des enseignants qui se sont retrouvés sans salaire pendant des semaines, obligés d'avoir recours à des banques alimentaires».

Pendant ce temps, «leur propre syndicat utilisait des cotisations pour financer un combat idéologique devant les tribunaux, la contestation de la Loi 21», a déballé la députée tout d'un souffle.

«À qui parle la FAE, M. le président? Certainement pas à ses membres, certainement pas aux parents et certainement pas aux enfants. La FAE, ce n'est plus un syndicat, c'est un mouvement politique.»

Alors qu'elle se faisait interrompre, Mme Schmaltz a lancé: «C'est à mon tour de parler!»

«On ne peut pas tout tolérer au nom du droit de grève, pas quand il est détourné de son objectif, pas quand il devient un bras armé politique contre des lois démocratiquement adoptées.

«Il faut avoir le courage de dire que certaines grèves nuisent, que certaines postures font dérailler le débat. La grève de la FAE n'a pas fait progresser le Québec, elle l'a abîmé», a-t-elle conclu en tapant sur son bureau.

La sortie véhémente de Mme Schmaltz survient alors que le gouvernement Legault s'apprête à adopter le projet de loi 89 qui limiterait la durée des grèves et des lockouts afin d'assurer le «bien-être» de la population.

Vendredi, le ministre Boulet s'est désolé que le Québec soit devenu le «champion» des conflits de travail. La province a compté pas moins de 759 conflits en 2024, un record historique, a-t-il dit.

Les grèves sont désagréables, mais elles mènent à des gains pour la société, a argué le député solidaire Alexandre Leduc, qui demande au gouvernement de reculer sur son projet de loi 89.

Caroline Plante, La Presse Canadienne