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Une divulgation «inappropriée» aurait des conséquences néfastes, dit Dominic LeBlanc

durée 11h23
2 février 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Divulguer «de façon inappropriée» des documents secrets pourrait nuire aux relations du Canada avec ses alliés et à la capacité du gouvernement de protéger sa population de menaces telles que l'ingérence étrangère, insiste le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc.

Il a souligné à plusieurs reprises, vendredi, devant la commission d'enquête sur l'ingérence étrangère, qu'une part importante du renseignement colligé au pays provient d'autres États, notamment ceux membres de l'alliance Five Eyes.

«Souvent, ces renseignements viennent avec des restrictions», a dit le ministre, ajoutant qu'il en va de même pour les documents que le Canada communique à ses alliés.

La veille, le directeur du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), David Vigneault, avait relevé la même chose, mentionnant qu'il ne revient pas seulement aux autorités canadiennes de décider si une information peut ensuite être déclassifiée.

M. LeBlanc a déclaré vendredi qu'il est essentiel de préserver la relation entre le Canada et ses alliés en matière de renseignement. «Je pense que c’est important pour les Canadiens de comprendre que si on ne respecte pas ou que si on divulgue de façon inappropriée certains renseignements, ça peut avoir des conséquences sur notre capacité, à l’avenir, de protéger les Canadiens», a-t-il affirmé.

Cela dit, il a tenu à exprimer que le gouvernement souhaite aider la commission à maximiser la quantité d'information qui pourra être rendue publique grâce à ses travaux.

Environ 80 % des documents reçus jusqu'à présent par l'équipe de la commissaire Marie-Josée Hogue sont classifiés. Parmi ceux-ci, 80 % ont les cotes de protection les plus élevées, c'est-à-dire qu'ils sont considérés comme «très secrets» ou plus.

La commissaire et son entourage ont accès à la version non caviardée des documents, mais elle insiste depuis sa nomination sur sa volonté de rendre le plus d'informations publiques possible.

Déjà 13 documents, dont plusieurs sont lourdement caviardés, ont été déposés jeudi dans le cadre de la semaine d'audiences publiques.

Dans une lettre accompagnant ces documents, le gouvernement a plaidé que «ce niveau d'examen n'est pas viable s'il est reproduit à long terme».

«Il est clair que le caviardage de documents à grande échelle ne sera pas une solution efficace compte tenu des délais impartis», a-t-on fait valoir.

Selon le fédéral, d'autres approches doivent être envisagées, comme «du caviardage sur un nombre limité de documents qui soit soutenable et proportionnel». On mentionne aussi comme avenue la production de «résumés d'une quantité circonscrite de documents ou de sujets».

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne