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Une patrouille de pêche canadienne rapporte des infractions dans le Pacifique Nord

durée 21h58
14 août 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

Plus tôt cette année, une patrouille canadienne dans le Pacifique Nord a découvert des dizaines d'infractions présumées à la réglementation des pêches, notamment l'enlèvement illégal d'ailerons de requins et le massacre de dauphins.

Sean Wheeler, responsable de l'application de la loi internationale au ministère des Pêches, a déclaré que cette mission de surveillance de deux mois était la première à inclure des équipages d'autres pays, dont les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud, sur un même navire.

Le navire de la Garde côtière canadienne a effectué 41 inspections en haute mer de mai et juillet, décelant 39 infractions potentielles aux règles internationales de la pêche, a-t-il rapporté.

«Nous avons constaté des niveaux importants d'enlèvement des ailerons de requins, ainsi que des cas de ciblage de dauphins et d'autres mammifères marins, de destruction de preuves, de fausses déclarations de prises, de non-déclaration de prises accessoires, de pollution et de rétention d'espèces interdites», a affirmé M. Wheeler.

Les 39 infractions présumées ont été constatées sur 11 navires, a-t-il indiqué lors d'un point de presse jeudi.

La mission a quitté Victoria pour Osaka, au Japon, avant d'entreprendre deux patrouilles de 28 jours couvrant près de 10 000 milles nautiques, a précisé M. Wheeler. Un avion de surveillance du ministère des Pêches a également participé à la patrouille, déployée à Hokkaido, au Japon, pour surveiller les activités dans les eaux du Pacifique Nord-Ouest.

Patricia DeMille, responsable principale de la conformité, a déclaré que l'avion avait inspecté 366 navires et constaté 51 infractions présumées liées à l'enlèvement des ailerons de requin, à la pollution et à la rétention de saumon.

«L'opération de cette année était unique, car c'était la première fois que le Canada apportait un soutien aérien direct à son propre navire d'inspection, a-t-elle déclaré. Cela signifie que nos missions aériennes quotidiennes ont fourni des informations d'observation de navires directement aux agents des pêches basés à bord, qui ont ensuite pu intégrer les observations de l'avion à la planification de leurs patrouilles.»

L'avion a effectué 33 missions, totalisant 254 heures de patrouille et couvrant plus de 47 000 milles marins, a rapporté Mme DeMille lors de la conférence de presse.

M. Wheeler a souligné que la surveillance aérienne avait permis de mettre au jour l'utilisation illégale de dauphins comme appâts pour les requins, qui sont souvent rejetés après l'ablation de leurs ailerons.

«C'est un phénomène que nous avons découvert l'année dernière, a-t-il expliqué. Nous sommes donc confrontés à un problème complexe.»

Les autorités canadiennes fournissent des preuves de violations présumées du pavillon national des navires impliqués pour enquête et examen des sanctions, a déclaré M. Wheeler.

«Toutes ces preuves sont examinées à un niveau significatif, prêt à être porté devant les tribunaux», a-t-il ajouté.

M. Wheeler a indiqué qu'il y a eu une diminution du nombre de navires «pirates», soit ceux qui ne sont pas enregistrés pour pêcher dans la région, et que certains signes montrent que les patrouilles ont un impact.

«Nous avons constaté, lors d'entretiens avec les capitaines, qu'ils sont conscients et s'attendent désormais à la présence de patrouilles canadiennes», a-t-il déclaré.

Pourtant, si certaines violations ont diminué, d'autres persistent, a-t-il ajouté.

«Nous sommes présents sur le terrain depuis les années 1990, mais c'est en fait ces dernières années que les règles ont vraiment changé et que de nombreuses nouvelles exigences sont entrées en vigueur. Certains de ces capitaines ne sont tout simplement pas au courant ou choisissent de les ignorer, et c'est là que nous constatons que notre présence commence à influencer les comportements.»

Plus de 1100 navires sont immatriculés pour pêcher dans la juridiction de la Commission des pêches du Pacifique Nord. Tous les navires inspectés dans le cadre de la patrouille annuelle de cette année étaient autorisés à pêcher dans la région, a souligné M. Wheeler.

«Ce que nous constatons, ce sont des violations des exigences auxquelles ils sont tenus de se conformer».

Brenna Owen, La Presse Canadienne