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Une pétition de destitution contre Danielle Smith approuvée

durée 22h37
3 décembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

EDMONTON — Une femme qui souhaite lancer une pétition de destitution contre la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, affirme que sa campagne a été officiellement approuvée.

Heather VanSnick a déclaré avoir reçu une lettre d'Élections Alberta l'autorisant à lancer sa campagne de pétition contre Mme Smith.

Mme Smith disposera d'une semaine pour répondre avant qu'Élections Alberta ne publie officiellement la pétition et ne lance une campagne de collecte de signatures d'une durée de trois mois. Un porte-parole de l'organisme a indiqué qu'il lui était interdit de commenter avant la publication des pétitions.

Une fois lancée, la procédure sera longue et comportera plusieurs étapes. Quatorze autres membres du caucus des Conservateurs unis de Mme Smith font déjà l'objet de campagnes de destitution.

Dans une entrevue accordée mercredi, Mme VanSnick a expliqué qu'elle souhaitait ajouter Mme Smith à cette liste car cette dernière a omis de consulter et de représenter adéquatement les résidents en tant que députée de Brooks-Medicine Hat.

«On a l'impression de n'être que des étapes intermédiaires, de simplement l'aider à atteindre son objectif, a-t-elle dit. Je travaille sur le terrain dans ma communauté et j'entends souvent dire qu'elle est absente, qu'elle n'écoute pas, qu'elle est injoignable.»

Les questions envoyées au bureau de Mme Smith concernant les préoccupations de Mme VanSnick sont restées sans réponse. Un porte-parole du caucus des Conservateurs unis a expliqué que la procédure de révocation est prévue pour les manquements graves aux devoirs et non pour les désaccords politiques.

C'est un argument que Mme Smith, les membres de son cabinet et son caucus ont maintes fois avancé en réponse à la récente vague de pétitions, d'autant plus que de nombreux pétitionnaires ont cité le recours par le gouvernement à la clause dérogatoire pour mettre fin à une grève provinciale des enseignants comme facteur déterminant.

Mme VanSnick a expliqué que c'était également un élément à prendre en compte, mais elle ne partageait pas l'avis selon lequel le recours à la clause dérogatoire devrait être considéré comme une politique gouvernementale normale et a affirmé que son utilisation constituait une violation de la confiance publique.

Elle a ajouté que toute atteinte aux droits protégés par la Charte devrait inquiéter tous les Albertains, quelles que soient leurs convictions politiques.

«D’un point de vue personnel (…) si nos droits fondamentaux sont bafoués, même légèrement, cette pente glissante finira par toucher aux droits de tous, sans distinction d’orientation politique», a-t-elle dit.

Mercredi, plusieurs membres du cabinet de Mme Smith ont pris sa défense, assurant aux journalistes à l’Assemblée législative qu’elle bénéficiait de leur soutien total concernant la pétition potentielle déposée contre elle.

«Je crois qu’elle est la meilleure première ministre que nous ayons eue depuis très longtemps», a affirmé le ministre des Transports, Devin Dreeshen, qui a vanté les mérites de l’entente récente conclue avec le premier ministre Mark Carney sur les pipelines.

Le ministre de l’Éducation, Demetrios Nicolaides, premier membre du caucus du Parti conservateur uni (PCU) à faire l’objet d’une procédure de destitution, a également fait l’éloge de la première ministre et de l’entente avec M. Carney.

M. Nicolaides s’est dit enthousiaste quant à l’avancement des réformes des soins de santé et de l’éducation et aux progrès accomplis par le gouvernement dans ces deux domaines, notamment la réduction des délais d’attente pour les interventions chirurgicales et la construction de nouvelles écoles.

«Il reste encore beaucoup de travail, mais je suis très content de la situation actuelle», a-t-il dit.

La ministre des Relations avec les Autochtones aussi visée

La ministre des Relations avec les Autochtones, Rajan Sawhney, elle aussi visée par une campagne de destitution, a affirmé que Mme Smith était une bonne dirigeante qui accomplissait un travail remarquable.

«Nous la soutenons tous pleinement», a expliqué Mme Sawhney.

Elle a également indiqué avoir l'impression qu'il y avait un «effort coordonné» derrière ces campagnes, reprenant ainsi les inquiétudes exprimées par Mme Smith et d'autres qui ont affirmé que des militants et des dirigeants syndicaux étaient à la tête d'un mouvement politique plus vaste dont les objectifs dépassaient le simple fait de destituer un député.

Le président de la Fédération du travail de l'Alberta, Gil McGowan, à qui Mme Smith a attribué le mérite de ces campagnes, a nié toute implication significative, mais a expliqué soutenir les initiatives locales.

Le chef de l'opposition néo-démocrate, Naheed Nenshi, a déclaré mercredi que Mme Smith cherchait un bouc émissaire plutôt que d'accepter que certains Albertains soient mécontents de la direction prise par le gouvernement.

«Et ils ont bien raison de l'être», a ajouté M. Nenshi. Ces dernières semaines, Mme Smith a déclaré que son gouvernement travaillait à des modifications de la Loi sur la révocation des élus de la province afin de répondre à d'autres préoccupations, comme les règles de financement du travail. Son ministre de la Justice a toutefois indiqué cette semaine qu'après de nouvelles discussions, aucun changement n'était prévu pour le moment.

Les pétitionnaires ont trois mois pour recueillir des signatures équivalant à 60 % du nombre total de votes exprimés dans la circonscription lors des élections de 2023.

Si la pétition est acceptée, un vote aura lieu pour déterminer si le député conserve son siège. Si le député perd, une élection partielle sera organisée.

Jack Farrell, La Presse Canadienne