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Une Première Nation de l'Ontario demande une aide d'urgence à la Cour fédérale

durée 20h56
9 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

Une Première Nation du nord-ouest de l'Ontario réclame une aide d'urgence de 200 millions $ au gouvernement fédéral pour remédier à l'état «critique» de son réseau d'aqueduc et d'égouts, dans le cadre d'une action en justice intentée devant la Cour fédérale, ont indiqué vendredi les avocats de la communauté.

La Première Nation de Pikangikum a déposé une requête jeudi demandant au tribunal d'obliger le gouvernement à fournir les fonds d'urgence nécessaires pour fournir des services d'eau et d'assainissement adéquats à cette communauté de plus de 4000 personnes.

La Première Nation a déclaré l'état d'urgence et intenté une action en justice contre le gouvernement fédéral, arguant que le Canada n'a pas réglé le problème de l'eau et a causé un préjudice irréparable à la communauté.

Une déclaration initiale déposée l'année dernière indique que la Première Nation souffre d'infrastructures d'eau et d'égouts déficientes depuis des décennies, et que la plupart des foyers n'ont pas l'eau courante.

La Première Nation allègue que le Canada n'a pas fourni à la communauté d'eau potable, d'assainissement et d'infrastructures de prévention des incendies, et elle demande au tribunal d'ordonner au gouvernement de construire et de réparer immédiatement ses réseaux d'eau.

Elle affirme que des membres de la communauté ont contracté des maladies de peau et des parasites en raison du manque d'accès à l'eau potable et d'installations sanitaires inadéquates, et que certains ont été blessés ou sont décédés lors de longs déplacements pour accéder à l'eau et à des toilettes extérieures.

La communauté est également «mal équipée» pour intervenir en cas d'incendie, la pression de l'eau étant limitée et les bornes-fontaines insuffisantes, indique la déclaration.

«Les conditions à Pikangikum choqueraient les Canadiens qui n'ont jamais visité la réserve, indique la déclaration. Ces conditions constituent rien de moins qu'une honte nationale et exigent une réparation immédiate et complète.»

La Première Nation demande également une déclaration selon laquelle le Canada a violé les droits issus de traités de Pikangikum et certaines parties de la Loi constitutionnelle «en ne respectant pas ses droits sur les terres et les eaux et son droit de maintenir ses moyens de subsistance traditionnels» sur les territoires visés par le Traité n° 5.

La requête déposée jeudi est une demande provisoire au tribunal «pour répondre à l'urgence de la situation sur le terrain» pendant que la poursuite principale se poursuit, a déclaré l'avocate Yana Sobiski dans un courriel. La Cour fédérale a suspendu la requête pendant que les parties s'entendent sur un échéancier pour les prochaines étapes, a déclaré Me Sobiski.

Services aux Autochtones Canada n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

La communauté a expliqué dans un communiqué de presse avoir réalisé de multiples études confirmant l'insuffisance de ses infrastructures d'approvisionnement en eau et avoir émis plusieurs avis à court et à long terme concernant la qualité de l'eau potable. L'avis le plus récent date de février 2024 et est toujours en vigueur, a-t-elle précisé.

Les dirigeants de la Première Nation ont dû mettre en œuvre des mesures quotidiennes de conservation de l'eau pour éviter la fermeture d'institutions locales, dont la seule école de la communauté, a-t-elle ajouté.

Le chef de Pikangikum, Paddy Peters, a affirmé dans un communiqué avoir imploré Services aux Autochtones Canada plus tôt cette année de fournir des solutions à long terme aux résidents de la communauté, mais rien n'a changé.

M. Peters a déclaré que le gouvernement fait des «promesses répétées d'améliorations qui ne se concrétisent jamais» alors que la santé des résidents est menacée chaque jour.

«En 2025, notre peuple continue de puiser son eau potable dans le lac, car on ne peut pas croire que notre eau traitée soit potable, a déploré M. Peters. Pendant des décennies, nous avons attendu le Canada. Il est inhumain de faire attendre notre peuple plus longtemps.»

Rianna Lim, La Presse Canadienne