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Redresseur d’affaires qui boitent

durée 07h59
26 novembre 2012
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Par  Denise Proulx\Agence QMI
LAVAL - 

Sylvain Boucher se voyait optométriste toute sa vie. L’entrepreneurship était pour lui un hobby. C’est à travers ce loisir qu’il s’est laissé glisser dans l’aventure de la création du Groupe IRIS. Responsable des acquisitions, au fil des années, il s’est découvert une véritable passion pour les affaires. Exit l’optométrie !

C’est en jasant avec sa sœur Danielle, directrice d’un laboratoire orthopédique, qu’il a eu le goût de faire le saut de la tête aux pieds.

La directrice observait que sa clientèle vieillissait. « Elle a argumenté que les babyboomers arrivent tous à un âge où ils vivent un problème de pied, de genou ou de dos. Elle connaissait la firme Ergoresearch. Elle m’a convaincue que l’entreprise était vouée à un bel avenir ».

En 2005, tous les deux ont décidé de prendre le contrôle d’Ergoresearch et d’en devenir les actionnaires majoritaires. Sylvain Boucher a vendu ses parts dans IRIS et est passé définitivement de l’optométrie à l’orthopédie.

Par contre, l’entreprise publique, créée en 1998 par du capital de risques, était mal en point. Elle accumulait un déficit d’un million de dollars. Elle avait aussi connu en 2003 une première faillite, avant d’être rachetée par un actionnaire français, le Groupe PROTEOR.

Dès son entrée en poste, le nouveau chef des opérations a dû injecter une somme personnelle de 50 000 $, pour couvrir les paies des employés.

C’est en analysant minutieusement leur marché que leur confiance est demeurée ferme. À l’époque, l’orthopédie était un secteur non consolidé. Les Boucher y ont vu une opportunité pour Ergoresearch de devenir un joueur majeur non seulement au Québec, mais aussi au Canada. « Il n’existe pas de géant dans cette industrie », constate Sylvain Boucher.

Enfin, Ergoresearch avait investi des millions de dollars en recherche et développement et détenait des brevets inutilisés. Encore aujourd’hui, 80% des orthèses sont fabriquées de manière artisanale.

Dès qu’il a pris la direction de l’entreprise, Sylvain Boucher a fait automatiser tous les appareils pour mesurer la correction des maux des patients. Cette technologie électronique s’est étendue au processus de fabrication des orthèses. En tout, un M $ a été injecté pour la mise en place de leur stratégie d’affaires.

L’entrepreneur ne cache pas qu’après tout ces investissements, il fallait que l’entreprise fasse de l’argent. L’historique de la société lui bouchait la capacité de lever d’autres capitaux publics. Les actionnaires d’Ergoresearch ont donc opté pour l’intégration verticale et la spécialisation.

« On a acheté le réseau de distribution Clinique du pied Équilibre et nous nous sommes spécialisés en orthèse plantaire sur mesure. Nous nous sommes concentrés sur le marché du Québec », ajoute Sylvain Boucher. Aujourd’hui, la clinique du pied Équilibre compte 60 filiales réparties au quatre coins de la province.

La rentabilité revenue au rendez-vous, l’entrepreneur a élargi son offre à une clientèle plus spécialisée. En 2008, Ergoresearch a fait l’acquisition d’Orthoconcept, qui lui permet de produire des orthèses en laboratoire.

 

La révolution du genou

 

Avec la soixantaine, les babyboomers ont souvent les articulations qui grinchent. La cause est bien naturelle : les cartilages s’usent, s’amincissent et le frottement entre les os du fémur et du tibia lors des mouvements provoque une douleur vive. C’est ce qu’on appelle l’arthrose du genou.

La souffrance se règle actuellement par une opération dispendieuse. L’État l’estime à 40 000 $ par genou. « Nous avons compris que c’est un enjeu de santé publique. Les soins de l’arthrose du genou au Canada, c’est un marché potentiel de 7,2 G $. Ergoresearch a compris qu’il y a une place à occuper dans ce secteur », analyse Sylvain Boucher, le chef des opérations et principal actionnaire.

Ergoresearch a créé un « living lab », pour accélérer la recherche et le développement dans le traitement de l’inflammation. Le centre de recherche regroupe des spécialistes en médecine, en ingénierie et des patients, qui deviennent des cobayes pour raffiner les technologies.

En septembre dernier, Ergoresearch a lancé OdrA, une nouvelle catégorie d’orthèse de distraction et rotation pour soigner l’arthrose du genou. C’est un moyen mécanique qui permet d’éloigner les extrémités des os et qui amoindrit la douleur durant la marche. « C’est prouvé scientifiquement que c’est aujourd’hui la solution la plus efficace pour soulager le patient, sans qu’il passe par la chirurgie », affirme avec conviction l’homme d’affaires.

Le procédé est breveté au niveau mondial et Ergoresearch en détient la commercialisation exclusive au Canada. « On a ainsi prouvé que l’orthèse, ça fonctionne aussi pour soigner l’arthrose du genou. Nous en sommes très fiers », dit Sylvain Boucher.

 

Trois questions à Sylvain Boucher

Quels sont vos projets de croissance ?

R. : « On va maintenant sortir du Québec et offrir nos produits au Canada. C’est notre plan pour les trois à quatre prochaines années. »

Comment procédez-vous pour faire connaître vos produits ?

R. : « En plus des cliniques, nous offrons 60 points de service, grâce à notre technologie mobile. Nous allons dans les cliniques médicales et nous voyons directement sur place les patients qui nous sont référés par les médecins de famille. »

Comment réussissez-vous à toujours améliorer vos technologies ?

R. : « Nous travaillons avec des chercheurs de l’Université Laval et des chirurgiens orthopédistes. Nous sommes toujours en recherche d’efficacité et d’application concrète de nos découvertes. Les médecins veulent voir des résultats ».

 

Profil de l’entreprise

Ergoresearch

Domaine d’affaires : diagnostic et fabrication de prothèses pour soigner les maux de pied et genou.

Fondation : 1998

Basée à : Laval

Inscription à la bourse TSX Toronto : (ERG) 2003

Actionnaires : Sylvain et Danielle Boucher (50%), Groupe PROTEOR (firme française) 25%, investisseurs variés (25%).

Nombre d’employés : 86

Chiffre d’affaires (au 30 juin 2012) : 8,2 M $

Bénéfice net : 1,4 M $

Site web : www.ergoresearch.com

 

 

 

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