Construction Louisbourg demeure québécoise

Par Carl Renaud\Agence QMI
Le Groupe Hexagone va confirmer mardi l’acquisition de certaines entreprises de Tony Accurso, dont Louisbourg SBC. La nouvelle entreprise est la propriété de six hommes d’affaires, incluant l’ancien président de l’Agence métropolitaine de transport (AMT), Joël Gauthier, qui a déjà présidé le Parti libéral du Québec.
Joël Gauthier et Louisbourg ont déjà eu des relations d’affaires dans le passé. En 2011, l’AMT a accordé à l’entreprise le contrat de 14,5 millions $ d’aménagement du Train de l’Est entre Repentigny et Mascouche.
En plus de Louisbourg SBC, Hexagone va prendre le contrôle de Gastier, de Géodex, de Ciments Lavallée et de Houle H2O. Il s’agit d’une grosse bouchée de l’empire Accurso, qui génère des revenus annuels évalués à plus d’un milliard de dollars. La transaction devrait permettre le maintien de plusieurs centaines d’emplois au Québec puisque le conglomérat Accurso emploie environ 3500 travailleurs.
L’empire de Tony Accurso était en vente depuis l’automne dernier. Le controversé magnat de la construction avait indiqué son intention de quitter le monde des affaires en octobre 2012.
Les entreprises de M. Accurso auraient soulevé peu d’intérêt dans la communauté d’affaires québécoises, mais des firmes étrangères ont étudié l’affaire de près. Argent avait révélé en novembre 2012 que trois entreprises européennes et deux compagnies américaines avaient consulté les livres de Louisbourg et Simard-Beaudry.
Tony Accurso fait actuellement face à plusieurs chefs d’accusation, notamment au criminel. Il est entre autres soupçonné d’avoir truqué des contrats dans le Nord de la métropole.
Québec inc. à la rescousse
Les dirigeants du Groupe Hexagone ont décidé de former un conseil d’administration qui sera en partie composé d’administrateurs indépendants. Ils vont profiter d’une conférence de presse mardi pour présenter les membres indépendants de ce conseil.
Des sources liées au secteur de la construction ont indiqué à Argent que de «gros noms du Québec inc.» avaient été pressentis pour siéger au conseil d’administration d’Hexagone. Le nom de Gaétan Frigon, autrefois président de la SAQ et de Loto Québec, longtemps associé à la direction de l’épicier Metro, aurait notamment été évoqué.
Au téléphone, le principal intéressé n’a pas confirmé l’information. Il a cependant indiqué être au fait qu’Hexagone s’affairait à composer son conseil d’administration.
«Je n’ai pas eu d’offre et je n’ai rien signé», a dit l’homme d’affaires, précisant qu’il est heureux que des investisseurs québécois prennent le contrôle des entreprises de Tony Accurso. «Il ne fallait pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Ces entreprises devaient demeurer dans la province pour éviter que notre expertise soit vendue à des étrangers», a-t-il indiqué.
La vente de Louisbourg et de certaines de ses filiales risque d’assurer la pérennité des entreprises. En demeurant entre les mains de Tony Accurso, elles auraient pu être écartées de l’octroi des contrats publics en vertu de la Loi 1 sur l’intégrité en matière de contrats publics.
La loi adoptée par le gouvernement Marois prévoit que pour soumissionner sur des contrats publics, les entreprises et leurs sous-traitants doivent obtenir un certificat de bonnes mœurs qui témoigne de leur honnêteté.
«Avec de nouveaux propriétaires, les compteurs repartent à zéro parce que nous sommes en présence d’une nouvelle compagnie», a expliqué Sylvain Théberge, porte-parole de l’Autorité des marchés financiers (AMF). L’organisme est l’entité qui administre la loi 1.
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