Dessau veut convaincre l’AMF qu’elle est propre

Par Charles Lecavalier\Agence QMI
La firme de génie-conseil Dessau veut convaincre l’Autorité des marchés financiers qu’elle est propre et qu’elle peut recommencer à obtenir des contrats publics.
Le 20 juin, l’AMF a mis Dessau sur sa liste noire. La firme se retrouve ainsi théoriquement au Registre des entreprises non admissibles aux contrats publics jusqu’en 2018.
Or Dessau peut faire appel de la décision de l’AMF dans 60 jours en vertu d’une exception de dernière minute permise par le gouvernement Marois. Plus de 75 % des activités de Dessau au Québec découlent directement des contrats publics. Ses dirigeants doivent démontrer qu’ils sont repentants.
En mars, l’ex-vice-président de l’entreprise Rosaire Sauriol avait démissionné à la suite de son témoignage devant la Commission d’enquête sur l’industrie de la construction. Il dépeignait Dessau comme étant une firme collusionnaire qui faisait partie d’un cartel à Longueuil.
Le 12 juin, le président de l’entreprise Jean-Pierre Sauriol a lui aussi quitté ses fonctions, ce qui n’a pas convaincu l’AMF de la probité de l’entreprise.
Le mandat des lobbyistes de Dessau est de faire des représentations auprès de l’AMF «sur le plan d’amélioration de la gouvernance dans le but qu’une orientation soit prise afin de permettre à l’entreprise de soumissionner à nouveau sur les contrats publics.»
Dessau et sa filiale LVM ont obtenu plus de 1700 contrats publics au cours des cinq dernières années, selon des documents obtenus par le «Journal de Québec» en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.
Il s’agit d’un magot dont la valeur à la signature des contrats s’élève à 225 millions $.
Un des lobbyistes, Frédéric Sauriol, le cousin des deux dirigeants démissionnaires de Dessau, a publiquement dénoncé les effets de la loi 1 sur les entreprises et avait demandé à l’AMF de reculer et de permettre à nouveau à Dessau d’obtenir des contrats publics.
«La loi comporte des effets qui n’ont sans doute pas bien été évalués lors de son adoption en décembre dernier. D’importantes mises à pied sont actuellement en cours chez Dessau à la suite de cette décision de l’Autorité des marchés financiers», a-t-il dénoncé dans une lettre ouverte où il présentait ses cousins comme étant des victimes.
La décision de l’AMF n’a toutefois pas eu d’impact sur le gouvernement Harper, qui a choisi une filiale de Dessau, LVM, pour réaliser des études géotechniques en vue de la construction du nouveau pont Champlain.
Personne n’était joignable mardi chez Dessau.
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