Taxer les billets déplaît aux proprios de cinémas

Par Carl Renaud/Agence QMI
Les propriétaires de salles de cinéma ne sont pas en faveur de l'instauration d'une taxe sur le prix des billets, qui serait créée pour financer l'industrie cinématographique. L'idée a refait surface dans le cadre des discussions du groupe de travail sur les enjeux du cinéma québécois.
Le groupe mis sur pied par Maka Kotto, ministre de la Culture et des Communications du Québec, doit remettre son rapport à la fin du mois. Selon nos informations, le document présenterait une dizaine de recommandations portant sur le financement du secteur du cinéma.
«Dans les pays européens, qui imposent une taxe sur le prix des billets, la taxe de vente n'est pas appliquée sur le montant de l'achat», a expliqué Vincent Guzzo, président de Cinémas Guzzo.
M. Guzzo a souligné que si Québec impose une taxe sur le prix des billets, il devra éliminer la TPS et la TVQ appliquées sur ces transactions.
En 2012, Québec et Ottawa ont perçu des taxes d'environ 25 millions $ sur les ventes de billets de cinéma, qui ont généré des recettes de 170,2 millions $.
«Une nouvelle taxe serait un frein qui empêcherait certains cinéphiles de venir au cinéma», a commenté Carole Boudreault, directrice générale de l'Association des propriétaires de cinémas du Québec (APCQ).
Le mémoire que l'APCQ a déposé au groupe de travail sur les enjeux du cinéma québécois rappelle qu'une taxe municipale d'amusement de 10% existait avant d'être remplacée par la TPS et la TVQ.
Les pays européens qui taxent le prix des billets versent un tiers des revenus au financement de la production, un tiers à la distribution et un tiers à l'exploitation.
À la SODEQ, l'organisme responsable du groupe de travail, on confirme que les membres du comité ont discuté de la possibilité de taxer les billets de cinéma. «Ça ne veut pas dire que l'idée va se retrouver dans le rapport final. Il n'est pas finalisé et n'est pas imprimé», a dit Isabelle Melançon, directrice des communications de la SODEQ.
Assez d'argent
Dans son mémoire, l'APCQ affirme que l'enveloppe budgétaire dont dispose actuellement le cinéma québécois est adéquate et ne constitue pas la problématique de l'industrie.
«On doit juste utiliser l'argent plus efficacement, a souligné Vincent Guzzo. Avoir un rendement supérieur.»
L'homme d'affaires croit que l'industrie doit concentrer ses efforts sur les meilleurs scénarios. «Louis Cyr et Gabrielle ont eu de bonnes entrées, car leurs scénarios étaient bons, a-t-il ajouté. Ce n'est pas le cas de Hot Dog.»
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