Une bulle immobilière au Québec?

Par Laurent Cloutier\Agence QMI
Le marché immobilier québécois est en eaux troubles. Une étude de la firme Fitch Ratings montre que les prix de l’immobilier au Québec sont surévalués de 26%, faisant de la Belle Province la pire du Canada, ex aequo avec la Colombie Britannique.
L’étude de la firme Fitch Ratings témoigne d’une surévaluation du marché immobilier canadien par 21%. Bien que la firme écarte la possibilité d’une baisse agressive des prix de maison actuels, elle projette une baisse progressive des prix de jusqu’à 10% sur les cinq prochaines années.
Selon Stephen Hilts, directeur de Fitch Ratings, « avec un bas taux de chômage et un haut niveau de l’actif personnel principalement rattaché à la propriété immobilière, une baisse du marché immobilier pourrait avoir de sérieuses conséquences pour l’économie canadienne. »
Hausse trop rapide des prix
De 2001 à aujourd’hui, les prix immobiliers canadiens ont augmenté de 130%, soit 80% plus que la hausse des salaires.
Une partie de la hausse pourrait être attribuable au programme d’Obligation hypothécaire du Canada, régi par la Société canadienne d’hypothèque et de logements (SCHL). En 2003, ce programme a été altéré pour permettre à la SCHL d’offrir une assurance sur des regroupements de prêts hypothécaires, créant de la liquidité pour créer plus de prêts. À partir de 2008, le gouvernement a restreint cette assurance dont la création a coïncidé avec le boom des prix immobiliers.
Cette hausse subite entraîna des niveaux record de mise en chantiers résidentielles, autant pour les condos que les maisons unifamiliales.
La construction prend plus de temps
Depuis l’an 2000, le secteur de la construction a augmenté son importance au sein de l’économie canadienne de 40%. Par contre, la durée des constructions devient de plus en plus longue, ce qui crée une disparité entre le nombre de mises en chantiers et de complétions.
Selon Fitch, cette augmentation du temps de construction pourrait s’expliquer par les promoteurs immobiliers qui attendent une reprise de la croissance des prix avant de compléter leurs projets. Cette grande quantité d’inventaire en attente viendra mettre encore plus de pression à la baisse sur les prix.
Taux d’intérêt
Alors qu’une hausse des taux d’intérêt est de plus en plus probable, certains Québécois pourraient regretter l’achat de leur maison.
« Les acheteurs faisant l’acquisition de maisons à haut prix ont amené l’endettement des ménages à des niveaux records », relate Stephen Hilts, « ce qui laisserait les emprunteurs à risque lors d’une hausse des taux d’intérêt. »
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.