Hexagone reçoit le feu vert de l'AMF

Par Agence QMI
Groupe Hexagone et Gastier auront le pouvoir de soumissionner sur des contrats publics au Québec. Après des mois d'examen, l'Autorité des marchés financiers (AMF) vient d'émettre les autorisations nécessaires pour leur permettre de soumissionner sur des contrats et sous-contrats publics.
Depuis le 6 décembre, les firmes qui n'ont pas l’autorisation de l'AMF ne peuvent plus soumissionner sur les contrats de plus de 10 millions $. Le seuil était auparavant de 40 millions $.
«L'autorisation de l'AMF constitue une étape cruciale pour atteindre notre objectif de préserver au Québec l'expertise et les emplois des entreprises dont nous avons fait l'acquisition. La responsabilité qui nous incombe maintenant est de mériter à long terme la confiance des autorités et du public par le maintien de pratiques d'affaires exemplaires», a indiqué le président du conseil d'administration d'Investissements Hexagone, Mario Bertrand.
Groupe Hexagone compte plus de 2000 employés et est l’un des plus importants groupes dans le secteur de la construction au Québec.
L’entreprise a été fondée en avril dernier afin de prendre le contrôle d’une partie de l’empire de Tony Accurso. Un groupe d’hommes d’affaires, dont font partie Mario Bertrand et Gaétan Frigon, participe à l’administration de l’entreprise. La société a déboursé 150 millions $ pour prendre le contrôle sur Louisbourg SBC, Gastier, Géodex, Ciments Lavallée et Houle H20.
Au cours des derniers mois, Groupe Hexagone avait dû renoncer à au moins deux contrats d’importance parce que l’entreprise n’avait pas l’autorisation de l’AMF.
En novembre dernier, la firme d’ingénierie Dessau avait aussi reçu le feu vert pour participer aux appels d’offres pour les contrats publics au Québec.
«La police a tout saisi»
Lorsque Mario Bertrand a remplacé Tony Accurso à titre de président du conseil d’administration du Groupe Hexagone, il ne trouva aucun des dossiers de l’ancien dirigeant.
«Il n’y avait plus un papier dans le bureau de l’ancien président du conseil, dit Mario Bertrand, président du conseil d’administration du Groupe Hexagone, et Tony Accurso n’est pas parti avec. La police a tout saisi.»
Tony Accurso a quitté l’entreprise depuis presque un an, mais son ombre reste toujours bien présente chez Groupe Hexagone. En ordre d’importance, M. Accurso est troisième créancier du Groupe Hexagone, ce qui signifie qu’une partie des 150 millions $ qui lui étaient dus à la suite de la vente de l’entreprise ne lui a toujours pas été payée.
«Accurso est au troisième rang. Nous n’étions en aucun cas sous le contrôle ou sous la menace de M. Accurso», dit M. Bertrand.
La compagnie doit aussi composer avec le fait que plusieurs de ses dossiers d’archives sont maintenant détenus par la police.
Lorsque vient le temps d’amorcer un nouveau contrat ou une nouvelle soumission, l’entreprise ne peut donc plus nécessairement se référer à ce qui a été fait dans le passé. «On doit donc recommencer à zéro. Il s’agit de la reconstruction d’une entreprise de construction.»
Selon M. Bertrand, l’industrie de la construction ne sera plus jamais la même grâce aux efforts de l’AMF et de l’UPAC.
Une reconstruction difficile
Depuis que l’entreprise ne peut plus participer à des appels d’offres publics, on estime que 125 millions $ auraient été perdus en contrats non réalisés. Mais au-delà de ce montant, l’interdiction imposée par l’AMF pouvait nuire à la vente de l’entreprise à des intérêts étrangers, comme il a déjà été envisagé par le Groupe Hexagone.
Le 14 janvier, l’Autorité des marchés financiers a donné les autorisations nécessaires au Groupe Hexagone pour soumissionner sur des contrats publics.
D’ailleurs, quelques heures après avoir reçu l’autorisation de l’AMF, le Groupe Hexagone a obtenu un contrat pour la construction d’un pont à Lac-Mégantic.
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