Michel Arsenault poursuivi par un actionnaire du Fonds
Par Carl Renaud\Agence QMI
Un actionnaire du Fonds de solidarité FTQ tente de poursuivre l’ancien président de la FTQ, Michel Arsenault.
Hugues Langlois a déposé une requête devant la Cour supérieure pour obtenir l’autorisation d’exercer un recours collectif contre le syndicaliste, qui présidait aussi le conseil d’administration du Fonds de solidarité, avant de prendre sa retraite l’an dernier.
M. Langlois affirme que Michel Arsenault a fait perdre plusieurs millions de dollars aux actionnaires du Fonds en autorisant l’acquisition du centre commercial Les Galeries Laval, qui appartenaient à l’homme d’affaires Tony Accurso.
Le Fonds a déboursé 85 millions $ pour acquérir les immeubles qui composent la propriété alors que leur valeur au rôle d’évaluation de la Ville de Laval atteignait seulement 51,6 millions $. La requête de l’actionnaire soutient que le prix du centre commercial aurait dû être de 30 à 35 % plus élevé que l’évaluation municipale, soit près de 70 millions $ au maximum.
En mai 2011, en réaction à un article qui soutenait que le Fonds avait payé trop cher pour les Galeries Laval, l’institution avait indiqué avoir consulté des experts pour établir le prix de la propriété.
Un communiqué de presse du Fonds citait l’évaluateur Éric Israël, de la firme Cushman & Wakefield. Selon la requête, cet expert avait été embauché par Tony Accurso.
«En approuvant la transaction, par laquelle le Fonds a acquis beaucoup trop cher les propriétés faisant l’objet de la Transaction, sur la foi d’une évaluation du vendeur, par aveuglement volontaire ou copinage, l’intimé a commis une faute envers les membres du groupe», peut-on lire dans la requête soumise le 24 mai dernier.
M. Langlois affirme que la surévaluation fautive de la propriété a provoqué une perte de 20 millions $ pour les actionnaires du Fonds. Il demande donc à la Cour d’autoriser son recours collectif et au final de condamner Michel Arsenault à rembourser les 20 millions $ perdus aux actionnaires à titre de dommages et intérêts.
La direction du Fonds de solidarité ne veut pas commenter les procédures intentées contre l’ancien président de son conseil d’administration. «Le Fonds n’est même pas signifié dans cette action», a simplement dit Patrick McQuilken, porte-parole de l’institution.
Quant à la transaction réalisée avec Tony Accurso, le Fonds soutient qu’elle s’est avérée rentable pour les actionnaires. «Ça s’est fait dans le cadre du processus de désinvestissement du Fonds dans les entreprises de Tony Accurso. Et aujourd’hui, les actionnaires possèdent un actif stratégique, libre de dettes, dans le nouveau centre-ville de Laval», a dit M. McQuilken.
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