«Nous sommes sur le BS du fédéral», dit Alain Bouchard

Par Carl Renaud\Agence QMI
Le grand patron d’Alimentation Couche-Tard, Alain Bouchard, a mis les pieds dans l’arène politique, à l’occasion d’une de ses rares sorties publiques, mercredi à Montréal. À quelques jours du dépôt du budget du gouvernement Couillard, le dirigeant s’est prononcé sur l’état des finances publiques du Québec.
L’entrepreneur estime que le trésor public québécois dépense trop d’argent, depuis trop longtemps et il déplore que les gouvernements soient trop portés à gérer en tenant compte des positions des groupes d’intérêts.
«Nous sommes sur le BS du fédéral, a affirmé le président et chef de la direction d’Alimentation Couche-Tard. On reçoit du BS (NDLR : de la péréquation). Ça a pas d’allure qu’on tolère ça nous les Québécois, qui sommes si créatifs et capable de bâtir et de développer.»
L’homme d’affaires a tenu ses propos dans le cadre d’un déjeuner causerie portant sur les succès d’Alimentation Couche-Tard, auquel il participait devant les invités de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Le dirigeant a aussi exprimé qu’il n’apprécie pas les moratoires sur les hausses de tarifs, électricité (NDLR : en vigueur autrefois), garderies, droits de scolarité. «Quelle maladie! Ça a pas d’allure qu’on en soit venu (NDLR : la crise du printemps érable) là. On laisse les groupuscules d’influence gérer pour nous. Nos gouvernements nous embarquent dans des situations impossibles», a-t-il dit, précisant que ça fait 40 ans que le Québec dépense plus que ses moyens.
Plus d’entrepreneurs
En marge de ces propos, le patron de Couche-Tard a déclaré que le Québec a besoin d’entreprendre davantage et de produire plus d’entrepreneurs pour générer de la richesse.
«On a besoin aussi de mieux comprendre l’économie. Ça commence avec des cours d’économie. J’ai entendu Monique Leroux le dire l’autre jour (NDLR : la présidente de Desjardins l’a exprimé lors d’une allocution prononcée récemment). Ça n’a pas de bon sens qu’on n’ait pas au minimum des cours d’économie au secondaire», a affirmé le fondateur de Couche-Tard.
Celui qui a bâti une multinationale, active en Amérique du Nord et en Europe, pense que les entreprises seraient mieux outillées si l’État assouplissait la réglementation.
Couche-Tard voulait HESS
Le patron de Couche-Tard a souligné que son entreprise voulait mettre la main sur la chaîne américaine Hess afin d’étendre son réseau de la cote est américaine. Mais le prix payé par Marathon, 2,6 milliards $ US, est trop élevé aux yeux du dirigeant.
«On était là mais le retour sur investissement n’était plus là. Marathon a payé plusieurs millions de dollars de plus que le montant le plus étiré qu’on était prêt à offrir», a dit M. Bouchard. L’entrepreneur a précisé pendant l’événement que Couche-Tard veut obtenir rapidement un retour sur son investissement, à la suite d’une acquisition.
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