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l'Institut du Québec (IDQ)

Moins de nouveaux emplois au Québec, mais de «meilleure qualité», selon un rapport

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12 février 2025
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Par La Presse Canadienne

La création d'emplois a tourné au ralenti au Québec au cours de la dernière année, mais les nouveaux postes ont été «globalement de meilleure qualité», étant surtout à temps plein et bien rémunérés, relève un nouveau rapport de l'Institut du Québec (IDQ).

En 2024, la création d'emplois nette s'est élevée à près de 72 000 postes, constituant une progression de 1,6 %, la plus faible depuis la pandémie. Ce résultat s'explique par des employeurs qui ont décidé de mettre la pédale douce sur les embauches en raison notamment des taux d'intérêt encore élevés et de certaines incertitudes, expose l'IDQ dans la neuvième édition de son bilan de l'emploi.

En parallèle, la population a connu une croissance plus importante au Québec, principalement propulsée par la hausse de l'immigration temporaire.

«Cet afflux de personnes combiné à une faible création d’emplois a fait bondir le nombre de chômeurs», écrivent les auteurs du rapport, publié mercredi. Le taux de chômage québécois est passé de 4,7 à 5,6 % entre décembre 2023 et la fin de 2024.

«Le repli du marché du travail, il est clair. On est passé d'une situation de pénurie de main-d'oeuvre assez généralisée à une situation davantage marquée par le chômage», mentionne la présidente-directrice générale de l'IDQ, Emna Braham, en entrevue.

Néanmoins, les nouveaux postes ont été «globalement de meilleure qualité», indique l'institut.

Les emplois créés ont été «entièrement» à temps plein, en grande partie dans le secteur des soins de santé. Mais aussi dans des secteurs où le salaire horaire est supérieur à la moyenne québécoise, comme la finance et l'assurance, l’enseignement, les services professionnels, scientifiques et techniques ainsi que la construction, mentionne l'organisme.

Cette création d'emplois à temps plein sur le marché québécois en 2024 «a été assez remarquable, à un point tel que c'est l'une des croissances les plus élevées au Canada», expose le directeur adjoint de l'IDQ, Simon Savard, au bout du fil.

Le Québec a enregistré une hausse de 3,1 % de postes à temps plein, représentant sa plus forte hausse des dernières années — excluant la période de reprise pandémique.

La Belle province a affiché également un taux de chômage plus faible que l'Ontario. Celle-ci a vu un écart plus marqué qu'au Québec entre la croissance de l’emploi et celle de la population, «ce qui a accentué le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail», explique l'IDQ.

«Ce qu'on voit, c'est que le marché de l'emploi au Québec reste quand même relativement en bonne position par rapport au reste du Canada», affirme Mme Braham.

Le repli du marché du travail a été «très concentré» chez les jeunes et les immigrants temporaires, affichant des taux de chômage plus élevés que la moyenne. Ces personnes ont souvent «moins de facilité à trouver un premier emploi», précise-t-elle.

L'impact des tarifs à surveiller

Si, l'an dernier, les entreprises ont été frileuses à embaucher, mais ont évité de procéder à des licenciements, la situation pourrait être différente en 2025, soulignent les auteurs.

La mise en oeuvre de tarifs douaniers supplémentaires provenant des États-Unis pourrait «aller d’une légère réduction d’heures de travail à une hausse du chômage, une baisse des revenus ou encore des départs du marché du travail», préviennent-ils. Les effets dépendront de l'intensité et la durée de l'imposition de ces potentielles nouvelles barrières douanières sur les biens canadiens.

Selon Mme Braham, «le risque le plus important pour l'économie du Québec et le marché de l'emploi, c'est si ces tarifs durent longtemps et s'il y a des contre-tarifs du côté canadien». Dans ce contexte, combiné avec un ralentissement de la consommation, des mises à pied pourraient toucher l'ensemble des secteurs d'activité, et non seulement les entreprises exportatrices, évoque la PDG.

Retour des pénuries de main-d'oeuvre?

Les auteurs du rapport soulèvent tout de même que des pénuries de main-d'oeuvre pourraient «ressurgir» au cours de 2025, particulièrement hors de Montréal. Ils pointent différents facteurs pouvant entraîner des défis sur le plan du recrutement.

Les départs massifs à la retraite se poursuivront, le resserrement de l’immigration réduira l’accès à des travailleurs venus d’ailleurs ainsi que les besoins de main-d'oeuvre dans le secteur public resteront élevés en raison du vieillissement de la population, énumèrent-ils.

Dans certaines régions, les pénuries de travailleurs sont encore une réalité et celles-ci pourraient persister.

«Le repli du marché du travail a beaucoup été observé dans la grande région de Montréal», expose Mme Braham.

Le nombre de chômeurs par poste vacant est souvent plus élevé dans la métropole que dans le reste du Québec. Ce ratio était de 2,7 chômeurs par poste vacant à Montréal contre 1,6 dans les autres régions au troisième trimestre de 2024, indique l'IDQ.

L'une des raisons expliquant des enjeux de main-d'œuvre plus aigus en dehors de Montréal est que plusieurs régions «peinent à bénéficier des flux migratoires, qu'ils soient interrégionaux ou internationaux», peut-on lire dans le rapport.

Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne

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